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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
24 janvier 2012

Mélenchon ? ou pas....

Extrait tiré de http://borghesio.typepad.com/benjamin/2012/01/pourquoi-une-candidature-m%C3%A9lenchon-.html#more

 

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Pourquoi une candidature Mélenchon?

Sur deux blogs que je fréquente, je dois répondre sans cesse à l'accusation de "fractionnisme" et les attaques fusent tant contre Mélenchon que contre l'idée même qu'il  soit candidat. On pourrait rétorquer: "pourquoi une candidature Hollande?"... on s'en abstiendra pour répondre au fond, espérant qu'à défaut d'emporter l'adhésion, les honorables contradicteurs admettront l'union entre le Parti de Gauche et le Parti Communiste, auxquels sont agrégés des groupes de réflexion ainsi que des "personnalités indépendantes" (je ferais partie de cette catégorie si j'étais une personnalité)

____________________________

Interview donnée au Monde, dans laquelle j'ai mis en évidence les points qui me paraissent essentiels (mes commentaires sont en italiques) 

Mélenchon : "La méthode de campagne de Hollande fragilise

la gauche" 

[[bj]] Certes, Mélenchon a bien prononcé cette "petite phrase". Il n'empêche: elle n'est en rien révélatrice du contenu de l'article et on voit une fois de plus le rôle pernicieux joué par certains "journalistes",  quand ils la mettent en exergue.

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Vous progressez dans les intentions de vote (entre 7 % et 8,5 %) mais vous ne rentrez pas dans le "match à quatre", entre François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou 

Melenchon-Hollande_pics_390Ce n'est pas le plus important. Pour moi, la référence reste le "oui" et le "non" lors du référendum sur le traité constitutionnel européen [en mai 2005].

Toute la question de l'austérité, c'est le retour du débat du oui et du non.

Il y a les trois partisans du oui. Ils disent la même chose différemment : "Il faudra payer la dette." Et puis, il y a une quatrième, Marine Le Pen, qui dit : "Si vous ne voulez pas du système, votez pour moi." Mme Le Pen prône un non qui est auto-disqualifié. Personne ne peut avoir envie d'en faire l'expérience. Ce n'est pas un match à quatre, c'est un garrot. C'est une camisole de force, ces quatre-là. 

Vous ne faites pas de différences entre les quatre ? 

Bien sûr que si. On me dit : "Vous mettez un signe égal entre les socialistes et la droite." Jamais de la vie. Je n'ai pas été membre d'un parti de droite pendant trente ans, quand même ! De même que je fais la différence entre quelqu'un qui vote au centre ou à l'UMP, et quelqu'un qui vote pour le Front national. Mais les étiquettes ont peu de sens en ce moment.

 

[[[Peut-on répondre plus clairement à l'accusation de populisme, de l'énonciation supposée du "tous pourris" régulièrement attribuée à Mélenchon?]]]

Meeting-parti-de-gaucheJe me bats pour le leadership du non à l'austérité. L'objectif est de ramener une colère confuse à un contenu, et à un contenu vraiment de gauche.

Dans une salle, vous parlez de la retraite à 60 ans, vous êtes acclamé. Si vous parlez de "l'espérance tranquille", les gens ne comprennent même pas ce que ça veut dire. Pour la première fois, vous avez une élection dans laquelle le candidat du PS n'a strictement rien à proposer au grand nombre. Rien.

Y a-t-il des choses compatibles entre François Hollande et vous ?
 

Par la force des choses, il devrait y en avoir. Mais rien de ce que nous disons ne leur convient. Pourtant, ils vont devoir faire des choix. Ils sont repartis sur le schéma de campagne de Jospin. Ils pensent que Sarkozy est battu d'avance et qu'il ne faut rien dire qui empêche des centristes, ou certains électeurs de droite, de voter pour eux. Voilà leur stratégie. Peut-être M. Sarkozy est-il battu d'avance, je ne sais pas.

Mais ce qui est une erreur, pour un pouvoir de gauche, c'est d'affronter une crise du capitalisme sans rien construire d'idéologique. Le flou actuel du PS nous pousse à redoubler d'efforts, non pas face au PS ou contre le PS, mais pour organiser le grand nombre qui est désorienté, désemparé. 

ll y a un moment où la question de votre rapport à M. Hollande va se poser, en particulier en vue du second tour 

Melenchon-meeting-clermontVous admettrez que je prépare ce moment avec beaucoup d'énergie. Car ce sera bien différent selon que le Front de gauche fera 5 % ou 15 %. S'il est à 15 %, il va falloir que le PS arrache un paquet de pages de son programme pour coller les nôtres s'il veut convaincre nos électeurs. Est-ce qu'ils pensent qu'ils vont attraper nos électeurs avec ce tract dans lequel ils réduisent la retraite à 60 ans aux seules carrières longues ?

Croient-ils les convaincre avec pour seul argument que M. Sarkozy est un agité ? C'est totalement insuffisant. Il faut proposer un contenu radicalement alternatif. Nous le faisons.
 

Vous pensez donc qu'il y a une stratégie délibérée de la campagne Hollande de ne surtout rien exposer ?

Je ne m'explique pas son comportement. La campagne me paraît très en dessous de tout ce que je connais du mouvement socialiste. C'est quand même une élection majeure ! Si moins de 100 jours avant, ils n'ont toujours rien à dire, c'est qu'il y a un problème.

Moi, j'ai fait campagne pour la retraite à 60 ans, les 35 heures, etc. C'est quoi le socialisme pour eux ? Le contrat de génération ?

Pour moi, c'est la planification écologique, la VIe République, les conquêtes sociales… En ce sens, je me trouve être aussi un candidat des socialistes.

[[benjamin]] On me permettra d'abonder: il y a plus qu'une nuance entre:

- une campagne qui porte peu ou prou la gestion d'un système existant, ne sortant pas de ses lisières et subordonnant toute évolution même ténue à des renégociations très hypothétiques avec des partenaires peu soucieux d'évoluer (Hors quelques questions d'ordre sociétal qui plaisent aux bobos, mais dont le peuple n'a rien à cirer). Qui pense sérieusement que F. Hollande, s'il était élu, obtiendait quoique ce soit de substantiel de Monti, de Draghi et surtout de Merkel, fort peu en désaccord avec son opposition sur les questions relevant des institutions euroéennes qui conditionnent tout,...

- et une campagne vraiment orientée à gauche qui va au fond des choses, soucieuse d'engager une "révolution tranquille" 

A vous entendre, vous paraissez inquiet ?

A force, oui. Ils gèrent leurs acquis, sans plus. Et ils se vident de leur sang. Hollande devrait s'en rendre compte ! Si vous regardez les sondages aujourd'hui, le niveau de la gauche face à la droite est très bas : on est à peine à 40 %. La méthode de campagne de François Hollande fragilise la gauche : un programme commun avec les Verts illisible, un refus obstiné de la discussion avec notre mouvance, et une certitude aveuglée qu'il suffira de paraître pour rassembler.

Vous avez lancé une charge assez violente contre Marine Le Pen, la qualifiant de "semi-démente". C'est la bonne méthode ?

La gauche que je veux entraîner n'a pas d'avenir si elle ne reprend pas le terrain dans le peuple (NB: le contraire exactement de ce que propose Terra Nova, qui influence tant Hollande). En milieu populaire, il y a le FN et nous.

Gueant_croisade_libye_insideLa droite a elle-même levé la digue et tout ce qu'elle avait sur le terrain ouvrier est parti au FN. Mais il y a aussi une responsabilité du PS qui a abandonné consciemment le terrain parce qu'il se figurait que les classes moyennes urbaines suffiraient à porter un projet socialiste devenu consensuel et non conflictuel.
Je défie Marine Le Pen et ses névroses xénophobes. Mme Le Pen est un poulet d'élevage du Front national. Elle récite des fiches. Il faut la sortir de sa coquille. Je le fais en provoquant la compétition avec elle.

Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières et Caroline Monnot - Lemonde.fr

*************************

Mélenchon-affiche-besançonJ'ajouterai qu'il est osé, de la part d'un parti qui s'est affronté des années durant dans des querelles qui furent à certains moments particulièrement sordides (rappellera-t-on la manière dont Aubry fut désignée comme Première Secrétaire face à Royal?),

qui s'est sérieusement frité au cours de primaires "ouvertes" au cours desquelles cinq des six candidats disaient peu ou prou la même chose (seul Montebourg faisait entendre une petite musique différente),

dont le ralliement d'Aubry à Hollande donne une impression de sincérité des plus limitées (il suffit de voir comment elle lui a savonné la planche avec l'improbable accord PS-EELV),

qui se déchire de nouveau autour de chaque proposition de son candidat contraint à des reculades pitoyables**

... de le voir donner des leçons de "respect" et d'unité à un partenaire concurrent, leçons dont il est naturellement affranchi.

** La réforme de l'impôt, mesure authentiquement progressiste? "Non on ne va pas supprimer le quotient familial, on va 'l'améliorer'". Les 60.000 postes supplémentaires pour les écoles? (l'enseignement primaire est sinistré): débat vipérin entre "gestionnaires" et "gauche" du PS, dont on devine sans peine que les premiers l'emporteront... Amusant parce que ces gestionnaires soutenaient la proposition d'Aubry, "d'une hausse de 50% du budget de la culture" (sans dire à quoi on les affecterait) qui aurait coûté davantage!

Faut-il rappeler les invectives dont Aubry a couvert Hollande? La saillie venimeuse de son ex ("le seul défaut de François, c'est qu'il ne décide rien"), ou son attaque vipérine sur le fait qu'il administrait "le département le plus endetté de France", alors que chacun sait qu'il hérite d'une situation des années passées (à droite) qu'il tente de redresser? L'éclat de rire de Fabius: "Vous imaginez Hollande président?"

Ces "camarades" sont tous dans le même parti, unis en principe autour d'une doctrine commune. Et il faudrait que nous, qui nous situons résolument à gauche, nous soyons interdits de critiquer quant au fond? Doit-on évoquer les outrances proférées par certains Verts (dont leur candidate) vis à vis du PS, qui pourtant leur concéda un accord électoral surréaliste quand il refuse même de discuter avec le Front de Gauche?

Libre au PS d'occuper le centre de l'échiquier politique (ce qu'on appelle  habituellement "centre" en France, ce n'est jamais que la version calotte et plus réactionnaire de la droite). De ce fait, un boulevard s'offre à lui.

Qu'il nous laisse libres de reprendre le dialogue avec les classes populaires, et d'occuper la gauche. C'est nous, qui pouvons renouer le dialogue démocratique avec les abandonnés au FN et les ramener dans le champ démocratique. Au vu de nos résultats respectifs et de la main que peut être vous vous déciderez à tendre sur ces bases, on verra ce qu'on peut - ou non - faire ensemble.

Benjamin borghésio.

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