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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
19 avril 2012

un peu d'économie

Analysons aujourd’hui la situation de l’inflation dans le monde au cours des dernières années.

 

On observe que la zone euro a parfaitement respecté son objectif d’inflation de 2 % jusqu’à la Crise. L’explosion du prix du pétrole a fait augmenter les prix en 2008, avant de connaître un très bref et limité épisode de déflation mi-2009.  Actuellement, l’inflation frôle les 3 %.

France et Allemagne ont connu une évolution assez similaire et collant à la moyenne de la zone euro.

L’inflation en Italie a connu une situation proche de la France et l’Allemagne, avec 0,5 point de plus. L’Espagne s’est située sur des taux assez nettement supérieurs, avec 3,5 % environ. La Belgique s’est située dans la moyenne, avec moins de stabilité et un record d’inflation en 2008 à +5 %.

 

L’inflation au Portugal et en Irlande est restée élevée entre 1996 et 2004 ; après des déflations marquées en 2009 et 2010, la situation est satisfaisante en  Irlande et assez élevée au Portugal.

L’inflation grecque est toujours restée élevée ; le pays n’a pas connu de période de déflation en 2008. Les sévères plans d’augmentation d’impôts ont déclenché un pic d’inflation en 2010-2011, avant que la situation ne se stabilise.

On note ainsi que la zone euro n’était clairement pas homogène, ni même en voie d’homogénéisation.  Le début de 2010 illustre toute la difficulté de la construction de l’euro : à cette époque, la Grèce filait vers les 6 % d’inflation, alors que l’Irlande était en déflation ! Comment la BCE pouvait-elle fixer son taux directeur dans ces conditions ?

 

On note que l’inflation américaine a été plus élevée que dans la zone euro, et dépasse actuellement 3 %. Soulignons bien que, contrairement aux années 1970, l’inflation “moderne”, en période de financiarisme, ne  concerne plus vraiment les prix à la consommation (mesurée ici) mais les prix des actifs (immobilier, Bourse, etc.). De ce point de vue, il y a bien  eu une forte inflation dans les années 2000…

Suisse et Angleterre ont connu une évolution parallèle avant de diverger en 2008 : déflation en 2009 puis de nouveau fin-2011 pour la Suisse, inflation plus élevée puis forte augmentation en 2010 / 2011 pour l’Angleterre : l’inflation y est actuellement de 5 %….

Le Japon est resté pratiquement en phase de déflation tout le temps, sauf durant le pic de 2008 : ce pays reste prisonnier de sa dépression rampante depuis 1990…

 

L’inflation en Chine est une des plus faibles du BRICS. Elle a cependant culminé à 8 % en 2008 avant de chuter puis de remonter ; elle se situait entre 5 et 6 % fin 2011 (les statistiques chinoises étant souvent biaisées…).

L’Inde a connu une période de forte inflation en 1998, avant qu’elle ne se stabilise à 4 %. La Crise l’a propulsée à 14 % en 2010 avant qu’elle ne revienne à 9 % actuellement.

Le Brésil a connu un pic en 2003, et l’inflation y fluctue depuis entre 4 et 8 %.

On a observé qu’en 2008, l’inflation avait fortement augmenté à cause du pétrole (et des produits alimentaires). Or cette inflation est “importée”, à savoir non causée directement par l’économie.

Observons donc l’inflation sous-jacente, c’est à dire principalement l’inflation hors prix de l’énergie et des produits alimentaires (ces prix étant très variables, et souvent importés). C’est un indicateur important pour la BCE dans la fixation de ses taux directeurs, car il représente assez bien l’inflation générée par l’économie.

 

On observe que, pour l’instant, cet indicateur est resté sage…

Un dernier bémol : ces chiffres sont des chiffres “officiels”. Malheureusement, ils camouflent parfois la réalité. Par exemple, le site Shadowstats.com recalcule le taux d’inflation aux États-Unis avec la même méthode qu’en 1980, la méthodologie ayant changé en 1982 (Lire ici pour les plus intéressés). “Étrangement”, les résultats sont alors très différents…

 

L’inflation réelle serait donc en fait aux alentours de 8 à 10 %. Avec la méthodologie de 1990, elle se positionnerait actuellement à 6 %…

 

En synthèse, on note ainsi que le monde est actuellement soumis à des pressions inflationnistes. Les impressions massives de monnaie par les États-Unis et l’Angleterre n’y sont sans doute pas étrangères, mais, pour le moment, cet argent “dort” encore dans le système financier ou est plutôt allé gonfler des bulles d’actifs (bourse, matière première, immobilier…).

Enfin, à ceux qui pensent que l’inflation pourrait être une “voie de sortie” peu douloureuse, je me hasarde ici à une petite conjecture : il semble que, dans notre contexte de forte compression salariale (induit par le mode de gestion financiariste de nos économies), une poussée (restreinte) d’inflation induise (évidemment) une hausse des prix, mais que les salaires ne suivent plus. L’inflation entraînerait alors rapidement une baisse du pouvoir d’achat, et donc un début de récession, qui casserait l’inflation. La situation serait donc très différente de celle ayant prévalu à la fin des années 1970. L’inflation serait donc toujours “la mort du rentier”, mais désormais également “la mort du salarié” – ce qui commence à faire beaucoup de monde… L’inflation ne serait donc pas une solution à nos problèmes de dette, d’autant plus qu’elle pousserait évidemment à la hausse les taux d’intérêts des États, accélérant leur défaut de paiement (les États n’étaient pas endettés en 1980…).

Reste toutefois la possibilité d’une hyperinflation (+ 20 %, + 30 % par an) au vu des sommes à imprimer en cas de panique des prêteurs obligataires, mais dans ce cas, nous sortons du champ du possible des prévisions en raison du caractère exceptionnel de ces épisodes…

Nous dresserons d’ailleurs dans le prochain billet un historique de l’inflation


dessin humour cartoon inflation

 
 
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