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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
7 février 2013

Qui sont les Touaregs?

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    Avant tout, pour ce qui nous concerne, parler d'un sujet c'est d'abord connaitre ce  dont on parle. Donc dans ces problèmes Maliens dont on nous parle sans arrêt il nous a fallu d'abord beaucoup lire et faire un tri pour ne pas raconter d'âneries.

                              Nous avons sélectionné quelques explications au sujet de ce système Tribal que représente les Touaregs. Maliens si l'on peut dire puisque leurs Territoires se trouvent englobé au nord du Pays. Mais leur situation est bien plus complexe qu'il n'y parait.

                              Alors, qui sont les Touaregs? Nous avons cherché et trouvé des articles et des textes très spécifiques et documentés tel celui dont nous publions un mince fragment. Si je sujet vous intéresse, le lien ci-dessous vous permettra d'accéder à ces infos.

                              http://www.diploweb.com/Al-Qaida-au-Sahara-et-au-Sahel.html

LE DOMAINE DES TOUAREGS

La superposition des cartes montre clairement que la zone d’action d’AQMI recouvre approximativement celle peuplée par les Touaregs.

Les Touaregs

Berbères en partie “négrifiés“, les Touaregs occupent le Sahara central, où ils commencèrent à s’infiltrer à partir du Xe siècle. Ils voisinent les Maures, à l’ouest et les Toubous, à l’est. Nomades en cours de sédentarisation forcée, ils se distinguent par une forte tradition guerrière et une organisation sociale complexe. Répartis en tribus elles-mêmes regroupées en grandes fédérations, ils connaissent une forte différenciation de statut, mais assortie d’une grande mobilité, ce qui n’empêche toutefois pas l’existence d’une hiérarchie, notamment entre les tribus aristocratiques et les tribus de dépendants. De multiples dissensions entre chefferies, des rivalités de pouvoir au sein des fédérations, et l’existence de larges marges autonomes à la périphérie des zones d’influence de chaque fédération, entretiennent parmi les Touaregs un état de division endémique. Ils se distinguent également des groupes contigus par la liberté plus grande dont bénéficient les femmes. Ils ont élaboré, au fil des siècles, un mode de fonctionnement économique adapté aux conditions de vie précaires du milieu désertique. Éleveurs, chasseurs et artisans (cuir, bois, métal) nomades, ils récoltent également du sel et du minerai de cuivre au cœur de leur domaine. Ils recourent aussi, directement ou indirectement, aux activités sédentaires (culture, élevage) et relient par le commerce caravanier des régions aux ressources complémentaires. Le tout fluctue en fonction des variations climatiques et des aléas politiques.

Il s’agit d’une population à la fois peu considérée et mal contrôlée par les États qui l’englobent. Les défaillances, volontaires et involontaires, de ces derniers expliquent que les Touaregs demeurent fidèles à leurs formes traditionnelles d’allégeance, celles du système tribal. Seul ce dernier régule efficacement et dans l’ensemble de ses dimensions (politique, économique, sociale, culturelle) la vie précaire de ces groupes. Mais il est incompatible avec l’acceptation de l’autorité étatique, ce qui explique en partie ce que les dirigeants maliens ou nigériens appellent le “problème touareg“. En outre, ces nomades entretiennent depuis toujours avec les sédentaires des relations complexes qui combinent conflictualité et complémentarité. Au-delà des rivalités pour l’eau et les pâturages, il convient de considérer les échanges de biens et de services, indispensables à la survie des deux catégories : viande et/ou sel contre céréales, herbe contre fumure des parcelles lors du pacage après les récoltes, par exemple. Il n’existe pas d’incompatibilité radicale entre les deux modes de vie, lesquels, parfois, s’interpénètrent dans des systèmes hybrides d’agro-pastoralisme. Mais il survient ponctuellement une concurrence pour l’accès aux ressources vitales. Les difficultés économiques et sociales fournissent un argument (un prétexte ?) pour présenter le recours à des activités illicites comme une stratégie de survie et donc tenter de rendre ces dernières acceptables sinon légitimes.

Une terre musulmane

AQMI agit dans une zone de culture musulmane. Les Touaregs pratiquent un islam sunnite modéré, rattaché à l’école malékite, largement ouvert au soufisme (confréries Tidjanyia et Kadryia) et plus ou moins mâtiné d’animisme. Cela les rendit toujours suspects aux yeux des musulmans arabes du Maghreb, qui en prirent parfois prétexte pour mener des opérations militaires de prédation ou de conquête sous couvert de “guerre sainte“ (djihad). La plupart d’entre eux ignorent la langue arabe, ce qui limite le nombre de lecteurs du Coran et accroit le prestige de ces derniers, comme le montra l’importance de Tombouctou. Le village fondé par les Touaregs devint une ville phare de l’enseignement et de la diffusion de l’islam en Afrique subsaharienne. Les collections de manuscrits (en arabe et en peul) rassemblées par les riches familles de la ville étaient réputées dès le XIVe siècle. Les tombeaux de marabouts y font l’objet de pèlerinages depuis des siècles.

Cette modération et ces pratiques étrangères à l’islam des origines rendent a priori la population touarègue allergique au salafisme professé par AQMI. Mais il faut compter avec l’influence de la Sanoussiya, cette confrérie d’inspiration wahhabite créée en Cyrénaïque en 1835 par Mohammad Ibn Ali al-Sanoussi (1787-1859). Son l’influence s’étendit le long des pistes caravanières, atteignant le Sahara central pendant la Première Guerre mondiale. Dans cet espace, la Sanoussiya incarna la résistance à la colonisation européenne et mena, durant la Première Guerre mondiale, la guérilla contre les Italiens, les Français et les Anglais. Les auteurs de l’assassinat du Père Charles de Foucauld, le 1er décembre 1916, appartenaient à la Sanoussiya. Celle-ci laissa l’empreinte, encore perceptible de nos jours, d’une tradition rigoriste dans le Hoggar, l’Aïr et le Damergou. De plus, la colonisation engendra une multiplication des contacts avec les Arabes musulmans du Maghreb, ce qui accrut progressivement l’emprise d’un islam plus exigeant. Depuis les années 1960, le prosélytisme wahhabite, au moyen de la construction de mosquées, de l’envoi d’imams et de l’octroi de bourses pour suivre des études théologiques en Arabie Saoudite, fait qu’une partie de la jeunesse, désœuvrée et sans perspectives, peut se trouver séduite. Au total, le discours d’AQMI ne tombe probablement pas dans des oreilles unanimement hostiles.

L’insécurité permanente

Les cartes des frontières le montrent à l’envi : le domaine saharien à coup sûr, voire le domaine sahélien dans certains cas, est périphérique pour tous les États, à l’exception de la Mauritanie. Cela tient largement à l’absence endémique de sécurité dans ces régions, mais, en retour, cela entretient, voire amplifie l’insécurité.

Les aléas hydrauliques font planer en permanence les spectres du manque d’eau et, par voie de conséquence, de la pénurie alimentaire. Les rivalités - traditionnelles ou conjoncturelles - entre les différentes fractions de la population suscitent de multiples affrontements, que la diffusion massive d’armes légères du type AK-47 (notamment par M. Kadhafi tout au long de sa dictature, entre 1969 et 2011) rend de plus en plus meurtriers. La sédentarisation forcée, assortie de discrimination (ou de ce qui est ressenti comme telle) et de précarisation, que mènent les gouvernements, entretient un vif mécontentement, source de troubles. De plus, l’émigration (dès les années 1950 sur les chantiers de grands travaux en Afrique du Nord, puis à partir de la sécheresse de 1973) a généré, particulièrement en Algérie et en Libye, une diaspora touarègue, celle des ishumar, qui parsème le Maghreb de noyaux offrant des opportunités pour la création de réseaux affiliés à AQMI.

L’espace saharo-sahélien ressort comme celui de la marginalisation, de la paupérisation et de la rébellion. Faute tout autant de moyens que de réelle volonté politique, les États ne parviennent pas à y établir leur autorité et à y faire régner la loi et l’ordre. Ajoutons la scissiparité des mouvements armés, processus camouflant, en partie au moins, des rivalités pour contrôler des territoires et des routes utilisés pour la contrebande et/ou pour bénéficier des programmes accompagnant les accords de pacification. Cela ne signifie pas pour autant l’anarchie : il existe dans cette zone de multiples régulations an-étatiques. En sus des règles tribales traditionnelles, s’appliquent les normes spécifiques aux réseaux omniprésents : commerciaux, mafieux, miliciens, terroristes, notamment. Nous nous trouvons en présence d’une “zone grise“ de plusieurs millions de kilomètres carrés, régie selon ses propres “lois“.

Cette fragmentation et cette instabilité obèrent toute politique publique unificatrice.

 

 

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