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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
20 octobre 2013

“le gouvernement perd les pédales” (série)

Volte-face éclair de Matignon
           face aux taxis

 

 

Article de la série “le gouvernement perd les pédales” complétant la série sur la loi “anti-amazon”. J’ai toujours pensé qu’un gouvernement ne pouvant régler le problème des taxis parisiens aurait probablement quelques sérieuses difficultés à faire face aux défis du pays dans cette crise…

Je vous laisse voir au passage à qui ont a accordé une dérogation à cette loi délirante – c’est tellement 1788, non ?

“A la fin, ce sont toujours les taxis qui gagnent ! C’est comme dans le football avec les Allemands…” Dépité, Yves Weisselberger, le patron de SnapCar, n’en revient pas. Il faut dire que le gouvernement vient de remiser son projet de libéralisation partielle du secteur.

Vendredi 11 octobre dans la soirée, les opérateurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), comme SnapCar, VoituresJaunes ou Uber, ont lu avec stupéfaction le communiqué commun des ministères de l’intérieur et du tourisme qui enterrait les avancées pourtant présentées jeudi 10 comme acquises.

A compter du 1er janvier 2014, les VTC, qui utilisent souvent des applications sur smartphone pour mettre en relation les véhicules et les clients, devront s’affranchir d’un délai de quinze minutes (qui n’existe pas aujourd’hui) entre la réservation de la course et la montée du passager dans la voiture. Un délai destiné à empêcher les VTC de venir concurrencer les taxis. Ces derniers, en échange de l’obtention d’une licence pouvant valoir plus de 200 000 euros, sont les seuls à pouvoir prendre les clients à la volée dans la rue.

Quinze minutes et un rétropédalage éclair. Jeudi matin à 8 h 30, des journalistes étaient conviés place Beauvau. Les cabinets de Manuel Valls et de Sylvia Pinel, respectivement ministres de l’intérieur et du tourisme, présentent leur arbitrage sur le dossier épineux des VTC, après neuf mois de consultations.

“TENSION ENTRE LES TAXIS ET LES VTC”

Le délai de quinze minutes entre la réservation du véhicule et la prise en charge du client pour les VTC est largement aménagé, par le biais de plusieurs dérogations.

Ainsi, ce délai disparaît si le client est abonné à la société de VTC depuis vingt-quatre heures. Tout cela doit “donner lieu à un décret pour une application au 1er janvier 2014″, explique-t-on alors, en ne cachant pas qu’”il existe une certaine tension entre les taxis et les VTC”.

Le dispositif est dévoilé une heure plus tard aux représentants des taxis, avant de l’être à 14 h 30 aux dirigeants de VTC. “Nous, nous étions satisfaits, raconte M. Weisselberger, Le gouvernement nous signale que les taxis étaient furieux.”

Trente-six heures plus tard, il n’est donc plus question d’exception pour les abonnés. Seule dérogation à la règle des quinze minutes : lorsque le VTC est commandé par un hôtel de luxe ou un salon professionnel. Autre nouveauté, la création de 1 000 licences de taxis supplémentaires, réservés aux chauffeurs acceptant de travailler le samedi soirPlace Beauvau, on affirme qu’”il n’y a pas eu de reculade”, mais une concertation avec tous les acteurs. “Une concertation est toujours une forme de tâtonnement, c’est normal”, poursuit-on au ministère de l’intérieur. Finalement, “notre plan est bon pour tout le monde”.

“TROUVER UN POINT D’ÉQUILIBRE ACCEPTABLE PAR TOUS”

Dans l’entourage de Manuel Valls, on assure ne pas “avoir eu peur” d’une grève des taxis. “On ne voulait pas non plus que Paris soit bloqué. On a simplement voulu trouver un point d’équilibre acceptable par tous.”

En réalité, il s’agirait d’une autre histoire. “C’est Matignon qui a arbitré quand on a fait remonter les réactions et ce qui pouvait se passer, explique-t-on au sein du gouvernement. On savait bien qu’il y avait des choses qui risquaient de coincer du côté des taxis. On a eu des discussions dans l’urgence pour trouver quelque chose qui poursuive le même objectif : une concurrence équitable.” Car, les taxis, très remontés après leur réunion de jeudi, ont eu le sentiment que “l’exception à l’engagement des quinze minutes était inacceptable”, raconte-t-on au sein de l’exécutif.

S’ils avaient décidé en juin de ne pas mettre en exécution leur menace de grève, ont-ils expliqué, c’était parce qu’ils avaient reçu l’engagement du gouvernement en faveur d’un délai d’attente “ferme” de quinze minutes pour les VTC. L’engagement ne tenant plus, ils menaçaient de faire grève, comme en janvier.

“Cela n’a pas tant chauffé que cela… Nous avons déjà fait bien pire ! Dans une négociation, un peu de tension, c’est la vie !”, s’amuse Alain Griset, président de l’Union nationale des taxis.

“Le projet du gouvernement dépouillait le délai de son sens”, précise Gilles Boulin, secrétaire général à la chambre syndicale des sociétés coopératives de taxi de la région parisienne.

Les taxis craignaient notamment qu’il suffise d’être inscrit à une application sur smartphone pour être abonné. Le gouvernement leur a assuré qu’il n’y aurait pas de paiement à la course, que le client devrait laisser ses coordonnées bancaires comme dans tout abonnement. Sans les convaincre.

“UN SCANDALE”

Les VTC, eux, se sentent trahis. C’est “un scandale sans nom ! On a travaillé neuf mois pour aboutir à une mesure intelligente et, en un jour, le gouvernement recule devant une énième pression des taxis”, se désole Yan Hascoet, cofondateur de Chauffeur-privé.com. “Une position officielle donnée jeudi, et l’inverse le vendredi ? Ce n’est pas sérieux”, s’insurge M. Weisselberger.

Chez SnapCar, 75 % des voitures arrivent en moins de quinze minutes auprès du client. “Chez nous, un chauffeur fait environ douze courses par jour. Imaginez ce qu’il perd s’il doit attendre un quart d’heure à chaque fois !”, pointe Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur général d’Uber en France.

Des réactions qui indisposent Yann Ricordel, le directeur général des Taxis bleus. “Paris est l’une des villes les plus libérales avec les VTC. A Miami, le délai est de trente minutes. A Vancouver, la course minimum est de 75 dollars ! Quinze minutes, c’est le minimum.”

Dans les faits, faire respecter ce quart d’heure ne sera pas une mince affaire. “On ne va pas mettre un policier derrière chaque véhicule”, affirme Christian Delomel, le président de la Chambre syndicale des taxis. A Paris, les “boers”, la police des taxis, ne sont que 80.

Source : Le Monde, 15/10/2013

Lire aussi le papier de PC Impact et du Point, avec ces pépites.

“Il sera de la responsabilité du VTC de prouver que la réservation a été faite au moins 15 minutes plus tôt. Il existera tout un arsenal de contrôles, mis en place par la préfecture de polic[NB. purée, que mes impôts sont bien employés ! Et puis au moins, pendant ce temps là, les flics ne sont pas en Seine Saint Denis...], afin de s’assurer que les règles sont respectées”, explique-t-on au gouvernement.Un délit de racolage [NB : VTC et putes, même combat...] est inscrit au projet de loi Hamon sur la consommation, actuellement étudié par le Parlement, afin d’empêcher les chauffeurs de VTC de “marauder” à la recherche de client, ce qui constitue une concurrence directe aux taxis.

Chauffeur Privé, Le Cab, Allocab et SnapCar, qui proposent des applications connectées à un réseau de voitures avec chauffeur, ont décidé de tourner au ridicule cette décision protectrice. « Pour dénoncer la mesure absurde des 15 minutes d’attente que @manuelvalls veut imposer aux VTC sous la pression du lobby des taxis, partagez sur Twitter vos parodies avec le hashtag #PourNePasFaireDeConcurrence ! » appellent-ils via un site monté pour l’occasion.

Parmi les tweets listés sur ce site, certains proposent par exemple que « #PourNePasFaireDeConcurrence au courrier postal, le courrier électronique sera remis à J+1 », « #PourNePasFaireDeConcurrence aux journalistes, les blogueurs devraient attendre 15 jours avant de publier une info , « #PourNePasFaireDeConcurrence aux autres FAI, Free devra attendre 15 minutes avant de streamer une vidéo sur YouTube », tweet suivi d’un piquant « Oh wait ! ».

Signalons également ce tweet qui demande que pour ne pas concurrencer les taxis G7, « les chauffeurs VTC devront attendre 15 min avant d’être polis avec le client », ou ce message « #PourNePasFaireDeConcurrence au minitel, les internet mettront 15 min à s’allumer », sans oublier « #PourNePasFaireDeConcurrence à la 3G, les téléphones 4 G sonneront 15 min après l’appel ».

NB. J’aime bien le : #PourNePasFaireDeConcurrence au Gouvernement, les citoyens devront réfléchir 15 minutes avant de dire une ânerie

Le service Uber, proposé à Paris et Lyon, préfère lui la pétition sur Change.org, laquelle a déjà amassé près de 5 000 signatures. « Si une voiture se présente en 5 minutes, une telle mesure vous imposerait d’attendre 10 minutes debout devant le véhicule avant de pouvoir légalement monter à bord. Ne pas respecter ce délai de 15 minutes constituerait une infraction. ».

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