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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
27 décembre 2013

Produire autrement...

 

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             Bien que ce blog soit déserté comme tant d'autres choses en cette trêve de Noël, nous publions ce que nous recevons de nos camarades, qui eux bossent...

            Nous, il faut bien le reconnaitre nous glandons quelque peu...

 

 

 

 

 

le blog de corinne morel darleux

 

Ecorev41.jpgUn peu de publicité pour la parution du dernier numéro d'Ecorev, "revue critique d'écologie politique" placée sous le patronage d'André Gorz.

Le numéro 41 "Produire autrement, faire de la politique autrement" publie Anita Rozenholc et Michael Löwy qui sont membres de notre comité des assises pour l'écosocialisme, Mathieu Agostini et moi-même pour le Parti de Gauche, mais aussi Evelyne Perrin, Dominique Méda ou encore Jérome Gleizes d'Europe Ecologie-les Verts, et bien d'autres...

Comme une pépite de convergences et d'écosocialisme, à lire et savourer.

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Produire autrement...

Et faire de la politique autrement !
dimanche 15 décembre 2013 par  EcoRev’ popularité : 100%

L’écologie politique possède quelques positions bien assises : il est devenu évident au yeux de toutes et tous que le mode de production capitaliste, désormais installé au niveau mondial, ne peut se perpétuer qu’au prix d’un épuisement des ressources de la planète et d’une marchandisation sans frein de l’activité humaine.
De même, nous sommes toujours plus a être convaincus que le productivisme à outrance, la recherche du profit maximum, l’obsolescence programmée ou encore la publicité ne sont pas des fatalités, puisque démonstration est faite en de nombreux points de la planète qu’il est d’ores et déjà possible de produire, de faire, voire même de vivre autrement.
Un exemple d’actualité vient cependant sérieusement tempérer ces certitudes, celui de la Bretagne. Depuis plusieurs décennies maintenant, cette région a tourné le dos à son large front de mer pour vivre repliée vers l’intérieur sur l’industrie agro-alimentaire et l’élevage intensif. Relayée à Bruxelles par les lobbies productivistes, la Bretagne vit ainsi sous perfusion de subventions de la PAC. Zone d’activité enclavée « au bout du bout » du continent européen, ultra-spécialisée, elle n’a d’autre choix que d’entrer dans le système communautaire de libre-échange au prix d’un coût exorbitant au plan écologique.
En effet, si la Bretagne produit des porcs à foison, l´Allemagne dispose en revanche d´un avantage comparatif décisif en matière d´abattage. Dès lors ce sont plus de 700 000 animaux qui font chaque année leur dernier voyage Outre-Rhin, au détriment de toute prise en compte des impératifs écologiques et à la faveur d’un dumping social qui ne dit pas son nom.
De même, la production de poulets, qui s’est développée massivement en se destinant en grande partie à l´exportation, vient concurrencer la production des pays les plus pauvres, au point de participer à une nouvelle forme de colonisation. Travailler dans un abattoir industriel, c’est être condamné, compte tenu de la concurrence des pays à bas salaires, à vivre une vie de misère et en mauvaise santé dans un espace pollué ici comme ailleurs !
Un processus que l’on retrouve, entre autres, dans la filière textile, dont la catastrophe récente du Rana Plaza au Bangladesh est une illustration flagrante, des plus macabres.
Si l’affaire de l’écotaxe (péage routier) et la révolte fiscale qui l’accompagne en Bretagne, rappellent une fois encore que les problèmes sont parfaitement identifiés, elles révèlent aussi une limite sérieuse du discours de l’écologie politique sur la manière de penser le politique, a fortiori de faire de la politique. Sans doute, la politique passe-t-elle par la production de quelques idées, la promotion de quelques modèles, la suggestion de quelques pistes de réformes comme les contributeurs de ce numéro ont essayé de le faire, ce dont nous les remercions chaleureusement.
In fine, cela démontre ô combien la transition écologique est bien peu de chose sans une « transition politique » qui lui est intimement liée. Le mouvement des « bonnets rouges » souligne à cet égard les difficultés d’appréhender cette question avec nos catégories de pensée traditionnelles.
Est-ce un mouvement populiste, identitaire et réactionnaire ? Est-ce l’amorce d’un séparatisme à l’image des luttes engagées il y a de nombreuses années déjà en Catalogne, au pays Basque, ou en Belgique ? Est-ce une révolte contre la fiscalité et l’État français ou la marque d’une incapacité de l’UE à organiser la solidarité entre régions riches et pauvres de l’Europe ? Probablement un peu de tout cela à la fois.
On pourrait ainsi multiplier les interrogations témoignant que la politique ne peut se réduire à la participation (ou non) à un gouvernement quel qu’il soit, mais relève de mille et une dimensions (locale, régionale, nationale, européenne, etc.), de mille et une questions (économique, politique, culturelle, etc.) qui dépassent et de loin, cette approche obsolète du pouvoir et de la politique, de l’État et de ses institutions.
Ce numéro 41 d’EcoRev’ se veut donc être une étape sur le (long) chemin d’une réflexion cherchant à repenser les grandes questions de l’écologie politique à l’aune des rapports de pouvoir, des processus démocratiques d’organisation et de gestion des décisions, de la gestion des institutions ou encore de l’expression des intérêts.
Ce sont là des thématiques que l’écologie politique devra, tôt ou tard, prendre à bras le corps si elle veut que la « transition écologique » ne soit pas qu’ une « belle idée » et si elle veut également, dans la continuité historique des mouvement syndicaux et sociaux, remporter la bataille qui a toujours été la sienne : celle pour l’émancipation.
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