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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
30 avril 2012

oui, il y a saruration

Stature présidentielle? (2)

 

La marche est haute entre le ministère de l’intérieur et la magistrature suprême, entre la place Beauvau et l’Elysée. Normalement haute. Nous connaissions ses dégâts en qualité de premier flic de France. Voyant partout de la délinquance, réelle, potentielle, virtuelle, métaphorique et parabolique, il légiféra et décréta à tous vents et à coups de procédures d’urgence. Directement ou par Garde de sceaux intimidé. Acte I, lois d’orientation sur la sécurité. Un ramassis de poncifs insidieux et soupçonneux, une cavalerie juridique et verbale contre ceux qui font tâche dans le paysage de Paris 7ème et de Neuilly. Jeunes de banlieues à karchériser, racoleuses passives et putatives, gens du voyage, et toutes sortes d’énergumènes qui, d’apparence, ne peuvent être citoyens.

Acte II, démolition du lien social. Dissolution de la police de proximité, asphyxie des associations, suppression des services publics, délocalisation des services sociaux, anathèmes en tous genres, sur les jeunes voyous, les cambrioleurs sans cambriolage, les parents précarisés démissionnaires, les juges laxistes, les intellectuels droitsdelhommistes.

Puis il claironna ‘J’ai changé’. Et procéda au hold up du début du siècle. Il extorqua les auteurs, les valeurs, les figures, les références de la gauche. De Jaurès à Blum, il détroussa une gauche un temps tétanisée par l’audace.

Et des millions d’imprudents le crurent.

Que pouvait-on attendre d’un quinquennat commençant à l’esbroufe ?  Restait encore le superlatif avec Guy Môquet.

Etourdi par une telle victoire au bluff, il laissa inconsidérément apparaître sa nature et ses goûts. Avec la vulgarité du parvenu. Surpris par l’émoi collectif, il tenta de nous estourbir par une inépuisable frénésie.

Il en a gardé l’habitude dans la campagne : il fait, il a fait, il veut faire, il va faire. Quand donc pensera-t-il ?   

La marche est normalement haute. L’Elysée est censé surplomber place Beauvau et place Vendôme, en veillant au respect du droit plutôt qu’en le broyant à chaque fait divers, en respectant la séparation des pouvoirs plutôt que d’asservir ou domestiquer les institutions. Car le pouvoir doit arrêter le pouvoir, ainsi raisonnait Montesquieu. 

Au lieu de cela, il déploya un activisme délirant pour dépecer, saper, dénaturer les services publics. Avec des attentions particulières contre l’école et contre la justice. A cette croisée, et à celle de sa peur des jeunes autant que des pauvres (que sa politique a pourtant multipliés !), il montra une obsession effrénée de démantèlement des ordonnances de 1945 et 1958 sur la justice pour les mineurs. Oublieux de ses propres méfaits, il proclama récemment qu’il faut réformer l’ordonnance de 1945, alors qu’il l’a déjà tant molestée par lois Perben et par décrets. Etonnamment sans toucher à l’exposé des motifs. Inadvertance ou inintelligence de l’intention qui dicta ces ordonnances ?

Ce coup-ci, il clarinetta ‘J’ai compris’. C’était à Villepinte. Depuis, nul signe de telle vérité.   

Oui, la marche est haute. Très haute. Très très haute. Il n’a pas su la gravir. Pas pu. Pourra pas.  

 Christiane Taubira

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