Analysons la situation du PIB du Royaume-Uni (vous trouverez pour mémoire dans ce billet une introduction au PIB, et dans cette série, la situation des autres pays) :
À partir d’une base 100 au 1er trimestre 2005, on observe la croissance régulière durant 3 ans, avant la très forte chute de 2008. 3 ans après, l’Angleterre est encore très loin du niveau du pic de 2008, et sa croissance semble connaitre une panne inquiétante depuis deux ans - due bien évidemment aux mesures de “rigueur” du gouvernement.
On observe une nette récession en 2012…
Analysons plus en détail pour comprendre :
On note que les investissements pénalisent la croissance actuelle – et future.
L’apport du commerce extérieur a été positif, car les exportations de l’Angleterre ont peu varié (normal, le reste du monde ne va pas trop mal), mais par contre les importations se sont écroulées (ça va très mal pour le consommateur anglais) ; au final, le déficit commercial a donc fortement baissé, ce qui est bon pour la croissance. Mais en fait, cette situation est très inquiétante, car bien entendu, le trimestre suivant ne verra pas cet effet.
On observe bien sur le graphique précédent l’énorme trou d’air de la croissance, avec près de -6 % en 2008/2009… L’embellie a été assez nette, mais elle n’a pas duré…
“L’efficacité” de l’austérité est visible…
Terminons par une vision du PIB par habitant, pour bien voir l’effet de la démographie anglaise :
L’Angleterre, ayant une démographie dynamique, est “pénalisée” par l’effet démographie. Elle a tout juste retrouvé son niveau de PIB par habitant d’il y a 6 ans…
Prenons pour terminer un peu plus de recul sur le pays :
On note bien l’impact majeur de 2009, avec une récession historique d’environ 5 %… On note aussi que l’Angleterre a connu une croissance moyenne assez soutenue, en particulier grâce à la financiarisation majeure de son économie.
Malheureusement, la facture arrive…
Terminons par un intéressant comparatif France Angleterre, sur ces deux critères d’analyse du PIB.
- on note la grande supériorité (en terme de croissance) de la France sur l’Angleterre entre 1960 et 1980, dans un contexte de diminution rapide de la croissance ;
- au milieu des années 1980, les deux pays sont assez proches, et le taux de croissance se stabilise à un niveau bas ;
- à partir du milieu des années 1980, le PIB anglais est boosté par la finance ;
- à partir des années 2000, la seconde vague de mondialisation financière opère un second boost de la croissance anglaise ; la croissance française reste inférieure, mais stable ;
- après la crise, les PIB semblent se stabiliser à un niveau de 1 %.
La croissance revient ?