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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
15 février 2013

Ca va mal au nucléaire

TRICASTIN... Mal être au travail :les
syndicats d’Areva tirent la sonnette
              d’alarme !

 

 

Areva emploie 2 800 salariés au Tricastin. En 2012, le géant du nucléaire a procédé à 60 recrutements externes, essentiellement des métiers techniques. Des fusions sont en cours pour arriver à un exploitant unique sur le site.

Areva emploie 2 800 salariés au Tricastin. En 2012, le géant du nucléaire a procédé à 60 recrutements externes, essentiellement des métiers techniques. Des fusions sont en cours pour arriver à un exploitant unique sur le site.

 Le groupe Areva emploie 2 800 salariés sur le site du Tricastin qui travaillent actuellement pour cinq sociétés différentes. Ils vont bientôt être tous regroupés au sein de la même filiale, Areva NC. Les syndicats et la direction se sont à nouveau opposés sur ces fusions en cours lors de la réunion de la Cligeet (Commission locale d’information auprès des grands équipements énergétiques du Tricastin) qui se tenait hier à Valence.

« À terme, il y aura un exploitant unique. La mutualisation et le site intégré nous permettront de mieux maîtriser nos risques et de réduire encore plus notre empreinte environnementale », explique Frédéric de Agostini, le directeur d’Areva Tricastin. « Le site est dans une phase transitoire importante, avec l’arrêt d’Eurodif et le démarrage des usines Georges-Besse 2 et Comurhex 2 », rappelle-t-il.

« Un salarié sur quatre sous médicament »

Les syndicats tirent la sonnette d’alarme et s’inquiètent des risques psychosociaux qui découlent des bouleversements en cours au Tricastin. « Il y a une désorganisation complète du travail. Les salariés vont mal. Un sur quatre prend des médicaments pour aller travailler le matin. » Les organisations syndicales ont remis aux membres de la Cligeet un rapport d’expertise indépendant qui confirme leurs inquiétudes.

« Il est très clair que la sûreté nucléaire repose sur des hommes », reconnaît Grégoire Deyirmendjian, chef de la division de Lyon de l’Autorité de sûreté nucléaire. L’ASN a mis en place un groupe de travail sur les facteurs sociaux et humains auquel participe EDF. « Nous attendons un investissement plus important d’Areva et du CEA », souligne Grégoire Deyirmendjian.

Curieuse découverte à l’usine Eurodiff

Les syndicats ont soulevé un autre sujet embarrassant. Ils affirment que du technétium 99, un déchet nucléaire, a été trouvé à l’usine Eurodif, arrêtée en juin dernier, alors qu’il n’avait aucune raison d’y être. « La question mérite d’être creusée », réagit le représentant de l’ASN. « On peut se poser des questions. Je rappelle que des déchets avaient été retrouvés dans une décharge voisine. Il y a toute une histoire qu’il ne faut pas oublier », ajoute Roland Desbordes, le président de la Criirad.

Réponses du Parti de gauche (Fdg)à ces problèmes.
 
Sous-traitants du nucléaire, ultimes atomes

«Améliorer» les conditions de travail des salariés les plus exposés, «c'est aussi améliorer la sécurité des installations qui existent aujourd'hui sur nos territoires». C'est pourquoi le Front de gauche propose de «réintégrer tous les sous-traitants» et nationaliser «EDF, Areva et GDF-Suez». Par Mathieu Agostini, Corinne Morel Darleux et Didier Thévenieau (Parti de gauche) et Anne Debregeas (syndicaliste EDF).


 

Quelle que soit la position de chacun sur le devenir de l'industrie nucléaire en France, aujourd'hui nous avons des centrales, et elles tournent. Et si elles fonctionnent, c'est parce que tous les jours, des hommes et des femmes prennent des risques que le nucléaire leur impose mais aussi que la privatisation et la sous-traitance de l’entretien provoquent.

Depuis des années, comme l'a bien montré le film d'Alain De Halleux, RAS Nucléaire, Rien à signaler, les ouvrier(ière)s du nucléaire sont en souffrance, et plus particulièrement celles et ceux qui réalisent 80 % des activités de maintenance et de fonctionnement, à savoir les ouvriers travaillant pour des sous-traitants d’EDF.

A partir du milieu des années 90, ce secteur a vu son activité de plus en plus livrée à la sous-traitance pour répondre aux exigences des directives européennes d'ouverture à la concurrence des services publics. Ils sont aujourd'hui 43 000 salarié(e)s de la sous-traitance. Cette démarche revient à sortir les personnels du statut unique qui protège les travailleurs et les soumet à des conditions insupportables de sécurité, de salaires, de précarité, de conditions de travail, de reconnaissance tout en les maintenant dans le silence.

Le libéralisme et le capitalisme sont aussi à l'œuvre dans l'industrie nucléaire et leurs ravages sont encore plus graves, qu'ailleurs car ils engagent la santé et la sécurité des personnels et, de fait, de toute la population.

Cette situation est due à une idéologie qu'on nous impose et nous présente comme irrémédiable: celle de la concurrence libre et non faussée, celle de la marchandisation de tout et de l'ouverture au privé, celle de la course au profit, celle d'une économie qui roule à tombeaux ouverts, prête à sacrifier les plus démunis pour accélérer sa domination.

Selon Ma zone contrôlée (MZC), l'intersyndicale des ouvriers de la sous-traitance qui tirent la sonnette d'alarme et que nous avons rencontrés, 81 % de la maintenance du parc nucléaire est maintenant confiée à la sous-traitance. Ses employés n'ont pas droit au statut unique et n'ont pas accès au même suivi médical que leurs collègues d'EDF et d'Areva, ne disposent pas des mêmes conditions d'emploi, soumis qu'ils sont aux fluctuations de l'activité et du marché, et enfin n'ont pas accès aux conditions d'accueil minimales sur les sites (restauration collective pour ceux qui le souhaitent, formation...). Certains parcourent 45 000 km par an avec des voitures personnelles parfois, ils sont victimes de la majorité des accidents de travail (souvent non déclarés), et ils absorbent 80 % des radiations reçues par l'ensemble des personnels... Et la précarité de leur situation les empêche le plus souvent d'en parler.

C'est à la mise en place d'un début d'apartheid social que nous assistons ici. Et les choses ne risquent pas de s'arranger si nous ne faisons rien. Dans les quatre ans à venir, la maintenance des sites nucléaires nécessiterait de multiplier par quatre l'activité. En même temps, plus de la moitié des personnels statutaires d'EDF va partir à la retraite. Les plans de formation prévus pour palier ce départ massif et conserver la connaissance collective de l’entreprise sont insuffisants et tardifs. Ajoutons à cela qu'il y a un tiers de turn over dans la sous-traitance, essentiellement dû aux conditions de travail, et on comprend facilement le danger qui les menace, qui nous menace. Le rôle des salariés de la sous-traitance va devenir de plus en plus déterminant et leurs conditions de travail, de formation et de salaire risquent fort de se dégrader encore. Le personnel expérimenté et en place depuis longtemps va partir sans avoir eu la possibilité de transmettre ses savoirs et ses compétences. Verrons-nous arriver en France des groupes privés venus de Chine, d'Ukraine et d'ailleurs qui risquent de compenser cette carence, dans les conditions de dumping social qu'on imagine? Cette situation désastreuse est-elle le fait d'incompétences, d'un manque de planification ou de décisions aveuglées par le profit ?

Nous savons que des événements majeurs se sont déjà produits, de l'entretien des barrages au vol de marchandises sur des sites nucléaires pour les revendre au public sur des sites Internet, au stockage des nos déchets à l'air libre en Russie, moins regardante sur la pollution, ou encore à des incidents trop nombreux dans les systèmes de refroidissement. La direction d'EDF ne vient-elle pas d’être mise en demeure par l’ASN pour des rejets de tritium 50 fois supérieurs à la normale dans la centrale de Civaux? Ce sont donc aussi celles et ceux qui habitent aux abords des centrales qui sont les victimes de cette gestion ! Le flou juridique organisé autour de cette industrie est tel que si un incident grave arrivait aujourd'hui, personne ne sait qui serait responsable, ni qui paierait...

En attendant, celles et ceux qui payent, ce sont les hommes et les femmes qui travaillent dans le nucléaire et qui subissent les conséquences de cette logique absurde et irresponsable dans laquelle les ouvriers de la sous-traitance sont utilisés comme de la chair à REM ; ce sont les hommes et les femmes qui vivent autour des centrales sur qui reposent les risques d'accidents ! Les militants de MZC veulent dénoncer cet état de fait. Ils se présentent comme «l'ultime atome» qui peut stopper cette fuite en avant. Ce problème, à la fois humain, social, économique et environnemental est aussi au coeur des préoccupations des militants du Front de Gauche.

Nous voulons apporter tout notre soutien amical, moral et politique aux salariés de la sous-traitance et à leur combat. Améliorer leurs conditions de travail, c'est aussi améliorer la sécurité des installations qui existent aujourd'hui sur nos territoires. Le Front de Gauche réintégrera tous les sous-traitants et abrogera ou désobéira à toutes les directives européennes de libéralisation et de casse du service public. En tant que porteurs de son programme L'humain d'abord, nous revendiquons la mise en place d'un pôle public de l'énergie et l'abrogation de la loi Nome, avec la renationalisation et la socialisation d'EDF, d'Areva et de GDF-Suez. Nous appelons à un grand débat public suivi d'un référendum sur la transition énergétique. L'énergie est un droit fondamental, ce n'est pas une marchandise. Elle doit être l'affaire de tous.


Mathieu Agostini, responsable de la commission écologie du Parti de Gauche
Anne Debregeas, syndicaliste d’EDF
Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche, conseillère régionale du Front de Gauche en Rhône-Alpes
Didier Thévenieau, co-secrétaire départemental du Parti de gauche Drôme

 
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