Fin du cirque

I. CahuzacGate

Je suis très triste ce soir en écrivant ces lignes, triste de voir une République agoniser sous mes yeux, triste d’une forme de saleté se répandant de proche en proche :

Bref, 4 mois de mensonges cruellement recensés ici.

Quel coffre quand même ! Chapeau bas…

Bien entendu, Jean-Marc Ayrault a pris son courage à deux mains, et su se montrer à la hauteur de cet affront :

Merci – cela fait du bien !

Bref, je me sens étrangement sali par cette affaire – tellement représentative de l’époque. Il a bien compris le monsieur, que cette époque avait pour principales valeurs l’égoïsme et l’argent roi – qui grâce à la main invisible allait tous nous rendre heureux, même si la main visible finissait attrapée dans le pot de confiture. Comme à chaque fois, puisque c’est finalement l’aboutissement logique de ces valeurs, rabaissant les valeurs minimale d’éthique ou de respect permettant à une société de faire corps.

quel “changement”, en effet, après les années précédente de honte, de discours haineux et méprisants…

Je précise pour les jeunes lecteurs qu’aux débuts de 1958, ce genre d’épisode ne se serait pas produit. Déjà, on voit mal un ministre mentir les yeux dans les yeux à De Gaulle. Et si c’était arrivé, il est bien évident que la décence élémentaire eut été de renvoyer le premier ministre (= Le Premier des Ministres) dans la MINUTE.

Mais là, Hollande n’a encore rien fait. On prend des mesures symboliques dans l’heure, ou alors cela ne sert à rien d’en prendre…

Mais voilà, nous avons désormais un Président face auquel un Ministre se sent autorisé à mentir les yeux dans les yeux.

Finalement, on a un Président qui n’est pas respecté par sa femme, pas respecté par ses ministres, à peine respecté par ses homologues, plus par les français, et qui va bientôt, crise oblige, faire l’effort de réduire de moitié le nombre de chiffres de sa côte de popularité…

Chapeau…

J’ai tendance à penser que parti comme ça, Hollande pourrait bien être le dernier Président de la Ve République, qui va de mal en pis :

Nous reviendrons dans quelques temps sur la Common decency d’Orwell, qui illustre bien ce sujet…

Enfin, je précise par avance que je récuse par avance la notion de “populisme”, quand on exprime son indignation, face à une classe politique du niveau de celle de la fin des années 30, et donc l’échec lamentable se paiera là-encore.

Alors la pseudo solidarité de classe :

Très peu pour moi… Surtout quand l’exemplarité de l’accomplissement de certaines promesses (au hasard “mon ennemi, c’est la finance”, “nous séparerons les activités bancaires”, “nous supprimerons les stock-options”) est à mon sens encore pire à porter qu’un mensonge cahuzaquien. Surtout moins d’une semaine après ce genre de propos :

Je ne mets pas “les élus” tous dans le même sac. Mais j’y mets au moins la moitié des élus de premier plan, je le concède – qui sont une minorité, genre 100 élus sur 900 parlementaires…

En tous cas, un de moins,

mais n’ayons crainte, la relève sera fièrement assurée :

(Guérini, c’est celui qui était déjà mis en examen pour “association de malfaiteurs” – et qui reste président PS du conseil général des Bouches-du-Rhone).

Il y a mieux au passage :

Selon La Provence, le conseil général des Bouches-du-Rhône a voté vendredi 29 mars la prise en charge par la collectivité des frais juridiques de Jean-Noël Guérini, président PS de ce même conseil général, et Jean-David Ciot, député du département.

Au terme d’un vote vendredi matin, communistes, indépendants et la majorité des socialistes se sont prononcés en faveur d’un paiement de la défense au pénal de M. Guérini, et du licenciement de M. Ciot. La droite a voté contre. A gauche, note La Provence, seuls Michel Pezet, Marie-Arlette Carlotti et Janine Ecochard se sont abstenus.

Sérieusement, ils ont quoi les élus à Marseille ? Et le PS à Paris ?

Allez, le coup de gueule de Gérard Filoche pour finir :

II. Olivier Delamarche

Un grand classique quand même : Olivier Delamarche sur BFM Business :

III. Philippe Béchade

IV. Chypre

Quelques informations au passage.

Le Ministre des Finances a démissionné. Mais on a surtout appris que c’était en fait l’ancien patron de la Banque Laiki, qui va être mise en faillite – tout va bien.

Les Russes viennent de révéler que la famille du Président chypriote a sorti des dizaines de millions d’euros de la banque en faillite quelques jours avant la fermeture des banques.

Mais bon, a priori, l’ancien président aurait bénéficié d’annulation de ses dettes par lesdites banques.

V. RIP Démocratie

Un dernier mot sur une déclaration de notre Grand Timonier à propos du projet de loi de sécurisation de l’emploi :

Devant les critiques, François Hollande a lui vanté, jeudi à la télévision, l’accord sur l’emploi comme un moyen pour les salariés d’être mieux “protégés” et pour les entreprises d’avoir “plus de souplesse” en cas de difficultés.

Face à la “loyauté” sans cesse réaffirmée par le gouvernement pour transposer cet accord dans la loi, une partie des députés de gauche, dont certains socialistes, ont affiché la volonté de ne pas être réduits à “des notaires” ou “greffiers”, mais de jouer leur rôle de législateur.

Reste que les marges de manoeuvre pour amender le projet de loi et prendre en compte certaines inquiétudes des non signataires, notamment sur les sujets sensibles, sont réduites depuis l’origine.

“Pour qu’il y ait des amendements PS, il faut à chaque fois l’accord de Michel Sapin”, soulignait récemment un responsable de la majorité. Et, a prévenu le président de la République jeudi, “toute correction devra être approuvée par les signataires”. [Source : NouvelObs]

VI. Un peu de Michéa pour finir

Petites piques de Michéa à l’endroit de la gauche française :

“En entendant tout à l’heure des extraits de discours d’Hugo Chavez et en entendant sa voix, je mesurais à quel point elle est différente d’un discours de Pierre Moscovici ou de François Hollande, et franchement je ressentais un enthousiasme beaucoup plus grand.”

“Premièrement il était réélu légalement, j’entends tout un ensemble de discours qui le présentent comme un caudillo potentiel, et surtout, dans un monde où les antagonismes de classe sont beaucoup plus marqués encore, pour des raisons historiques, et où la pauvreté des peuples atteint des degrés relativement inimaginables pour nous, son premier souci n’a pas été de dire au peuple vénézuélien, j’ai compris votre message, ce qui vous intéresse en premier c’est la légalisation du cannabis ou l’homoparentalié…”

“En Amérique Latine, contrairement à la gauche occidentale, les différentes gauches ont su conserver un rapport minimal avec la vieille tradition socialiste, dans laquelle la notion de patrie joue un rôle central.”

“Si j’écoute un homme de gauche parler aujourd’hui, on le reconnait au fait qu’il ne peut pas faire trois phrases sans utiliser les verbes discriminer et stigmatiser. Je viens de relire les huit tomes du Capital, j’ai pas trouvé ces deux mots une seule fois.”

“[Avec la gauche d’aujourd’hui] on sera tous heureux de fumer du cannabis devant les portes de Pôle Emploi.”

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