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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
20 août 2013

A l'eau, quelqu’un en ligne?

 

ourq_p   Gros pavé dans la mare de "médiapart", dont nous publions la première page sur les quatre du journal. Alors comme d'habitude nous donnons le lien.

http://www.mediapart.fr/journal/france/310713/jean-luc-touly-l-insubmersible?page_article=1

 

 

 

Jean-Luc Touly, l’insubmersible

 |  PAR DAN ISRAEL

Dans le domaine de la gestion de l'eau, Jean-Luc Touly est le plus illustre représentant des lanceurs d'alerte. Salarié de Veolia depuis 1976, syndicaliste depuis 1981, il dénonce de l'intérieur les collusions entre les grands marchands d'eau, les syndicats et les élus. Mais il lui aura fallu vingt ans pour se lancer.

« Ils m’en veulent, mais ils m’en voudront encore plus avec le prochain livre. »Comme toujours, la phrase est débitée calmement et avec le sourire. Mais elle annonce de nouvelles batailles, d’autres empoignades – éventuellement devant les tribunaux – et des heures de discussions fiévreuses, où il excelle. De cet avenir probable, Jean-Luc Touly ne dit rien encore. Il n’y a pourtant aucune raison que son prochain ouvrage, coécrit comme à l’accoutumée avec le journaliste Roger Lenglet et prévu pour fin septembre, ne déclenche pas les mêmes réactions que ses précédentes prises de position publiques, qu’il enchaîne à un rythme frénétique depuis dix ans.

Ses cibles préférées se nomment Veolia (ex-Vivendi, ex-Générale des eaux) et Suez (ex-Lyonnaise des eaux), les géants régnant sur 70 % de la distribution de l’eau potable en France. Mais aussi CGT et FO, syndicats qu’il accuse de vivre en trop bonne intelligence avec certaines grandes entreprises, en raison notamment de petits arrangements financiers. Des cibles qui ne seront, encore une fois, pas épargnées dans le livre à paraître, sobrement intitulé Syndicats – Corruption, dérives, trahisons (éd. First document). Il est vrai que Jean-Luc Touly, dénonciateur à répétition, a une particularité : il est employé de Veolia depuis 1973, et syndicaliste quasiment sans interruption depuis 1981. C’est ce qui fait toute la complexité de l’homme ; et la valeur du militant, devenu une figure incontournable du combat contre la marchandisation de l’eau.

Jean-Luc Touly.Jean-Luc Touly.

Lutter contre l’opacité des contrats passés entre les mairies et les multinationales de l’eau (fondées en France au XIXe siècle avant de s’implanter partout dans le monde), c’est le combat pour lequel le militant est connu, et aujourd’hui incontournable. Adversaire de l’intérieur, critique très informé des dérives du secteur privé de l’eau, qui vit grâce à de juteuses et très longues délégations de service public, il a endossé l’habit du lanceur d’alerte avant que le terme ne soit à la mode.

Le rôle va comme un gant à ce multi-casquettes, dont la liste de fonctions est impressionnante : délégué syndical depuis plus de trente ans, juge prud’homal depuis 1992, conseiller régional Europe Écologie-Les Verts depuis 2010, conseiller municipal de Wissous (Essonne) depuis 2008, salarié à mi-temps de la fondation France Libertés de Danielle Mitterrand depuis 2004, responsable de l’Association pour un contrat mondial de l’eau (ACME), membre de l’association anticorruption Anticor, ex-membre du conseil scientifique d’Attac !

Jean-Luc Touly est un habitué des déclarations fracassantes, et des tribunaux. Lors de sa dernière visite dans une salle d’audience en mars, il a été condamné à verser un euro symbolique à Veolia (et 1 000 euros d’amende avec sursis) pour diffamation, à la suite de sa participation au documentaire Water makes money, diffusé sur Arte en septembre 2010 et en février 2013. Le film est une charge féroce contre la gestion privée de l’eau, source de factures en constante augmentation et de négligences dans l’entretien du réseau de distribution, et une ode à la remunicipalisation de ce bien de première nécessité.

Dès les premières minutes, Touly y raconte son combat, lancé en 2003 avec la publication de son premier livre, L’Eau de Vivendi, les vérités inavouables (éd. Alias), très vite attaqué à la fois par Veolia et la CGT. Le militant déclare dans le film qu’à l’automne 2004, juste avant l’audience, l’entreprise lui a proposé un million d’euros pour se passer de ses services et éviter le procès, générateur de mauvaise publicité. Il a refusé, et selon son récit, a gagné par la suite tous ses procès. C’est pour cette phrase que Touly et les distributeurs du film sont condamnés. Le militant indique que seule la seconde partie de ses propos, sur les procès qu’il a assuré avoir gagnés, a été invalidée par la justice. Car de fait, il avait été condamné en 2004 pour diffamation envers Veolia, déjà à un euro de dommages et intérêts, pour avoir exagéré une de ses attaques. Quoi qu’il en soit, toute sa tirade, y compris le passage sur la proposition de transaction financière, sera supprimée des nouveaux DVD du film.

Touly a fait appel, mais se dit pourtant « tout à fait satisfait » du résultat du procèsWater makes money. Il se réjouit notamment que les deux autres passages visés par la plainte, où il accuse Veolia de « corruption » et les élus de « conflits d’intérêts », n’aient pas été condamnés par la justice.

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