La fuite en avant de Mélenchon qui se réfugie dans l'invective et les attaques personnelles - ce qui affaiblit considérablement son propos alors que sur le fond il est très souvent dans le vrai** - encourage le Parti Communiste à reconsidérer ses alliances. Pour le plus grand mal de la vraie gauche dont la voix est indispensable dans le paysage politique français quand le PS va de reniement en reniement.

 

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** On exceptera son chavisme incompréhensible pour tout militant de gauche qui connaît la réalité venezuelienne. Non pas que le défunt Commandante ait été un dictateur comme ses adversaires le soutinrent contre toute logique, mais parce que rarement un régime fut aussi incompétent, pour laisser perdurer des poches de pauvreté et des inégalités béantes quand il disposait de la céleste manne pétrolière: douze ans après la prise du pouvoir par la gauche venezuelienne, le pays importe toujours des milliers de médecins cubains au lieu de former sa jeunesse à l'exercice de cette profession. 

 

1671962_3_f178_jean-luc-melenchon-et-francois-hollande-alors_9943a33569f1542b731de241dfcf3e1dJean-Luc Mélenchon passe désormais l'essentiel de son temps à se gausser de Hollande et de sa majorité en allant parfois jusqu'à des moqueris sur le physique des gens, ce qui est inqulifiable, à sombrer dans l'invective personnelle vis-à-vis des membres du gouvernement, au point que ses moqueries contre la guerre des chefs à l'UMP et ses attaques qui ciblent Marine Le Pen et le FNl passent inaperçues. 

S'il est de mauvaise foi - on peut tout reprocher à Ayrault, sauf de se comporter en chatelain plein de morgue, et la réception de 300 gamins défavorisés dans le très beau parc de Matignon fut sans doute une vraie journée de bonheur pour eux, et non pas la marque de dédain d'un hobereau local (sic) Mélenchon manie parfaitement la langue française, utilise une histoire de France et une littérature qu'il connaît à la perfection (contrairement à la plupart des technos qui composent l'exécutif, c'est un homme profondément cultivé). Bref, ses insultes portent d'autant mieux qu'elles sont étayées.

130818123911673_24_000_apx_470_Seulement cette dérive l'isole de plus en plus: contrairement à ce qu'il imagine, le peuple n'apprécie pas la violence des mots comme cette sortie contre Valls (fils d'immigrés espagnols): "Un dur et violent qui chasse sur les terres de madame Le Pen." En foi de quoi cette dernière se hausse du col en décernant un brevet de républicanisme au même Valls, ce qui permet à certains de se poser la question: "ces deux-là, aux extrêmes, sont-ils de mêche?" Notons au passage que l'auteur de ce blog considère Valls comme un adversaire politique. Mais justement du fait de ses origines, il y a des sous-entendus à son égard qui sont inadmissibles. 

Les alliés du Parti de Gauche, les Communistes, se permettent-ils de souhaiter une autre atitude en l'appelant officiellement à refuser "la provocation et l'invectiveaprès d'innombrables appels du pied infiniment plus discrets? Mélenchon monte aussitôt sur ses ergots: Pierre laurent est un "tireur dans le dos" et "nous avons un devoir de respect mutuel et de solidarité", a-t-il dit, ajoutant que "le Front de gauche ne supporterait pas de compétition d'ego". Un peu gonflé de sa part, lui qui monopolise la parole au nom du Parti qu'il copréside (qui a jamais entendu Martine Billard?) et du FdG qui l'associe au PCF devenu d'une discrétion de violette! Pardon, camarade Mélenchon, mais tu as attrapé le melon: quand tu parles de compétition d'egos, tu fais rigoler pas mal de monde!

hotel_de_villeIl y a une autre donnée: Mélenchon en particulier et le PG en général n'ont aucun ancrage local et de ce côté ils n'ont rien à perdre. Certes, aux dernières législatives, le leader du PG s'est présenté courageusement contre la fille le Pen, dans une circonscription gangrenée par le socialisme nordiste sous sa version la plus pourrie, et sa défaite est regrettable. Mais le fait est que le PG ne détient plus que Viry-Chatillon dans l'Essonne (dont il risque de se voir éjecter en mars 2014) quand le PCF a des bastions à conserver, qui font tout ce qu'il lui reste de force: ses mairies du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis, de l'Allier, du Nord-Pas-de-Calais et du sud de la France sans lesquelles il serait rayé de la carte électorale. Il est un peu facile, pour Mélenchon, de sommer son partenaire jusque là irréprochable de faire des sacrifices dont son propre mouvement serait naturellement exonéré faute d'avoir quoique ce soit à perdre: Mélenchon, pour sa part, trouvera toujours une liste en tête de laquelle il sera réélu député européen, à la proportionnelle.

Le PC ne peut garder ses villes qu'avec l'appui des socialistes, et ces derniers qui subiront une mémorable déculottée en mars 2014 ne limiteront les dégâts qu'en faisant alliance ici ou là sur une base de contrat de gestion locale (qui n'entraîne pas forcément le soutien à la politique nationale) avec le PCF dont les représentants sont, par leur sérieux depuis des décennies, un appoint notable sur le plan des municipales. Mais pour le PCF, s'il peut continuer de critiquer - à juste titre! - le gouvernement, il ne peut sombrer dans l'invective faute de quoi le PS fomentera des listes concurrentes dans tous ses bastions... et la vraie gauche sera entièrement dépouillée.

12Ça, Mélenchon et ses amis ne veulent pas le comprendre car l'état-major du PG n'est pas composé d'élus locaux. Martine Billard, coprésidente, n'est plus élue à Paris ; lui-même siège au Parlement européen. Alexis Corbière, François Delapierre (conseiller régional d'Ile de France), Éric Coquerel ne bénéficient pas d'ancrage locaux forts.

Que prépare Mélenchon au lieu de respecter les souhaits de son partenaire?  Des alliances avec Europe Écologie-Les Verts, eux-mêmes de plus en plus critiques envers le PS! "Je pense que nous pouvons dès le premier tour faire des listes avec des écologistes dans de très nombreuses villes"/... "J'espère voir ça se réaliser parce que les élections municipales sont des élections locales, mais elles peuvent avoir un impact national, donc nous pourrions, à travers les élections municipales, commencer à construire cette majorité alternative que j'appelle de mes voeux", a-t-il ajouté.

907922_eva-joly-cecile-duflot-and-noel-mamere-wave-at-the-end-of-a-rally-in-roubaixSauf que EELV est un parti de bobos déconnecté des réalités qui méprise le peuple, qui ne le comprend pas, qui se méfiera en plus d'une union avec un PG dirigé par une forte personnalité tant il est lui même gangrené par des querelles d'egos et de tendances. Cohabitent (et se haïssent) les soixante-huitards attardés façon Cohn Bendit, les ayatollahs façon Eva Joly qui mettrait la moitié de la France en taule si elle en avait le pouvoir, les apparatchiks façon Placé et Duflot (cette dernière se posant en ingénue de la politique alors que c'est une des plus rouées de la scène française, c'est savoureux), les imprécateurs façon Mamère qui se couchent toujours au final pour garder leur prébende, etc.

Cela signifierait, si le PG et EELV s'unissaient (au fait... ce dernier parti: 2.3% des voix aux dernières présidentielles... Tu parles d'un appoint!) que le PG de Mélenchon, pour satisfaire les haines recuites de son leader vis à vis non pas de la politique socialiste - ce serait compréhensible - mais de ses ex camarades à commencer par Hollande, se couperait définitivement du peuple. Quel belle perspective pour un mouvement à la gauche de la gauche! 

benjamin  borghésio

 

ourq_p L'analyse de notre ami Benjamin, circonstanciée dans ses moindres détails, peut faire grincer des dents à certains idolâtres de jean Luc Mélenchon.

                La position de l'homme politique est respectable. Ceci n'est pas nouveau, c'est une position anti-socialistes dictée par leur départ du dit parti. La plupart de ces anciens socialistes ayant créé le Parti de gauche ne peuvent plus voir en  peinture leur anciens partenaires de réunions.

                Mais le parti de gauche n'est pas fait que d'anciens socialos refoulés. Non! Et tous ces camarades ne sont pas non plus dans cet état d'esprit, alors?

                Le Front de gauche est donc en crise. Que ses composantes, les 9 organisations se voient et ce à tous les échelons et que la base de chaque parti d'abord, puis des Front de gauche ensuite se réunissent étalent leur avis, le donnent et enfin, comme d'habitude le vote seule solution politique valable, confirmera les options et les directions à prendre.

                Ce n'est pas la première fois que le Fdg connaît des secousse et il s'est toujours relevé dans la camaraderie et sans arrières pensées. Alors mes camarades, mes amis, au boulot et vite svp...