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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
11 janvier 2014

77 vers la radioactivité?

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            Un de nos camarades Meldois nous a envoyé ces documents sur la rare insouciance de certains face aux dangers encourus par la population, de par l'appât de profits rapides et sans scrupules.

            Vaujours (93) à la limite de la Seine Saint Denis et de la Seine et Marne se prépare à un risque majeur en y voyant s'installer la société "Placôplatre" vouloir y ouvrir une carrière de gypse sur l'emplacement du site radioactif du fort de Vaujours.

            Des milliers de mètres cube de terre contaminée pourraient être ainsi dispersés dans la nature. Ce Fort militaire a été utilisé pendant des décennies pour pratiquer des essais nucléaires qui ont pollué les sols en uranium et autres produits toxiques pouvant causer cancers et leucémies. Si Placoplâtre détruit le fort et déplace les terres du site, quels seront les dangers pour la santé des employés et des populations locales?


             Malgré des demandes, l'entreprise n'a livré à ce jour aucune analyse des risques.

 

 

 

Fort de Vaujours

Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) a utilisé le fort de Vaujours (localisé sur les villes de Vaujours, Courtry et Coubron) de 1955 – 1997 (afin de réaliser des expérimentations dans les technologies du nucléaire). C’est sur le fort de Vaujours qu’a été développé le système de détonation de la première bombe atomique française. De 2000 à 2002, suite à un long combat politico-associatif, le CEA a accepté des études de la CRIIRAD afin d’étudier les pollutions radioactives du site (45ha).

L'entrée du fort de Vaujours en 2010.

En 2002, La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) a démontré l’importance de la pollution du site au travers de quelques mesures exploratoires. Suite à ce rapport qui n’était pas une cartographie radiamétrique complète, le CEA a a fait réaliser par SUBATECH, une décontamination limitée du site en surface autour des zones contaminées découvertes par la CRIIRAD.

Cette association a émis de très nombreuses réserves suite à ces opérations limitées de nettoyage, des réserves qui ont été très appuyées auprès de tous les acteurs dixit Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD.

Le rapport de 2002 ( Rapport CRIIRAD - Dossier Vaujours / Synthèse et recommandations de la CRIIRAD du 17 Septembre 2002 ) exprime la nécessité d’un dépistage plus approfondi du site (Chapitre 3.2 page 10).

En 2010, la majeure partie du site est rachetée à l'état Français par la sociétéPlacoplatre dont des usines résident à proximité immédiate.

Une zone moindre est acquise par la Communauté d’Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC – Chelles, Courtry, Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine). Placoplatre désire réaliser une carrière à ciel ouvert et le CAMC, une zone d’activités.

Une carrière à ciel ouvert, cela signifie le déplacement sur 35ha et sur 20 mètres d’épaisseur des couches de terres et de strates géologiques supérieures du site, puis l’éclatement des masses de gypses avec des explosifs !!!

Une Zone d’activité, cela signifie des travaux pour construire des bâtiments et dont le remaniement des sols à proximité immédiate d’une carrière à ciel ouvert sur des sols très probablement contaminés.

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jeudi 9 janvier 2014

Fort de Vaujours: notre pétition vient de passer la barre des 20000 signatures en 5 jours

La pétition du Collectif "Sauvons la Dhuis" pour la vérité sur la radioactivité du fort de Vaujours vient d'atteindre la barre des 20000 signataires en seulement 5 jours.

Merci à toutes et à tous pour cet engagement citoyen, nous vous invitons à poursuivre vos efforts, à signer et à sensibiliser vos connaissances, vos voisins, vos amis.

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C'est très important, à tout moment, le projet d'exploitation de Placoplâtre peut être validé et imposé par les services de l'État avec la bénédiction des communes de Coubron, Vaujours et Courtry et de la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.

On ne lâche rien...

Pour rappel :

À quelques kilomètres de Paris, un désastre sanitaire se prépare à l’abri des regards: la société Placoplâtre, leader français du plâtre, souhaite ouvrir une carrière de gypse sur le site radioactif du Fort de Vaujours. Des milliers de mètres cube de terres contaminées pourraient être ainsi dispersés dans la nature.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg

Ce Fort militaire a été utilisé pendant des décennies pour pratiquer des essais nucléaires qui ont contaminé les sols en uranium et autres produits toxiques pouvant causer cancers et leucémies. Si Placoplâtre détruit le fort et déplace les terres du site, quels seront les dangers pour la santé des employés et des populations locales? Malgré nos demandes, l’entreprise n’a livré à ce jour aucune analyse des risques.

Nous avons donc lancé une pétition sur Change.org demandant aux Préfets de Seine et Marne et de Seine Saint-Denis de faire réaliser une étude d’impact sanitaire indépendante avant de délivrer les autorisations dont Placoplâtre a besoin pour démarrer son chantier.

Comment nier les dangers sanitaires ? La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) a confirmé des pollutions à l'uranium sur le site du Fort de Vaujours. L’Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France a signalé des taux de décès par tumeurs anormalement élevés sur la ville de Courtry. S’ajoutent à cela la présence d’explosifs, métaux lourds et polluants chimiques issus des essais nucléraires pratiqués sur place.

En 2005, les Préfectures de Seine et Marne et de Seine Saint-Denis avaient pris des arrêtés préfectoraux empêchant le déplacement des terres du site et toute activité entraînant la présence du public. Aujourd’hui, Placoplâtre fait tout pour obtenir la levée de ces arrêtés, en dépit des questions et des craintes des populations. Nous ne laisserons pas faire cela.

Et tout ensemble, nous pouvons y arriver : en 2012, la mobilisation de nos associations a permis de sauver l’aqueduc de la Dhuis, une coulée verte indispensable au maintien de la biodiversité, que Placoplâtre tentait de racheter à la ville de Paris pour son projet de carrière. Nous avons aujourd’hui besoin de vous pour empêcher cette catastrophe sanitaire au Fort de Vaujours:

Merci d’agir pour la santé de tous,

Le collectif SAUVONS LA DHUIS - http://sauvons.dhuis.fr
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mercredi 8 janvier 2014

Bande annonce du documentaire sur le Fort de Vaujours

Voici la bande annonce du documentaire sur le Fort de Vaujours intitulé "les Kamikazes de Vaujours" :
Note du réalisation Marc Planeilles :
Mise en ligne le 7 janv. 2014

Le mot "Kamikazes" provient d'une phrase ironique de Pierre Billaud, un des pionniers du CEA qui qualifiait de cette manière les premières équipes qui s'acharnaient à mener à bien les différentes expériences.

J'ai parcouru pour la première fois ce site en 2009, par hasard, et suis tombé sous une forme de fascination pour ce lieu où le temps semblait suspendu. C'est seulement en 2011 que j'y suis retourné, en souhaitant en apprendre davantage sur cette ville mystérieuse. Travaillant dans l'audiovisuel, j'ai très vite ressenti le besoin de faire un documentaire sur le centre afin de transmettre son histoire, son présent et son avenir.

Durant deux ans et demi, j'ai fait des rencontres enrichissantes, parfois inattendues voire même surprenantes qui m'ont permis de mieux comprendre la vérité de ce site qui fait tant parler de lui. L'aspect graphique des bâtiments, les dangers et les mystères que cache ce lieu m'ont poussé à partager son histoire hors du commun.

Je précise qu'i l ne s'agit pas d'un film militant.Mon principal objectif est de transmettre au mieux la réalité de ce site, et ce, de la manière la plus neutre possible.

Marc Planeilles

Réalisation / Cadrage / Montage : Marc Planeilles Musique : "Cut Me Loose (Redux)", Artiste : UNKLE, Label : Surrender All
N'oubliez pas de consulter notre pétition sur le Fort de Vaujours : http://www.change.org/FortdeVaujours

lundi 6 janvier 2014

IMPORTANT - PETITION : Pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours

Voici la nouvelle pétition en ligne du Collectif "Sauvons la Dhuis" :

Après nos combats victorieux pour sauver la trame verte de la Dhuis de la destruction, le collectif "Sauvons la Dhuis" a de nouveau besoin de vous.

Oui, nous comptons sur vous afin de nous aider à empêcher ce qui pourrait devenir l'un des plus gros drames sanitaires de l'Est Parisien.

Aux portes de Paris, sur un ancien site militaire utilisé pour développer des détonateurs de bombes atomiques, des projets sans aucune garantie pour la santé des populations, sont sur le point de voir le jour.

À cheval sur la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne, ce site connu pour ses pollutions radioactives et chimiques se nomme le Fort de Vaujours.
Pour que la vérité soit révélée, pour la santé de nos enfants et de nos petits enfants, aidez nous en signant et en diffusant notre pétition "Pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours".

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SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE SUR CHANGE.ORG A L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.change.org/FortdeVaujours

Pétition pour la vérité sur la radioactivité et les pollutions du Fort de Vaujours

Cette pétition est adressée aux préfets de Seine-Saint-Denis et de Seine et Marne ainsi qu'aux députés et sénateurs du parlement français.

A quelques kilomètres de Paris, le long de la promenade de la Dhuis et sur les communes de Courtry, Coubron et Vaujours, trône le Fort de Vaujours.

Cette ancienne fortification militaire a été utilisée de 1951 à 1997 par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour y développer les détonateurs des bombes atomiques de l'armée Française.

Fort-de-Vaujours_IMG_8301.jpg

Entrée du Fort de Vaujours en 2010.
Pendant des années, le CEA a pratiqué sur le site des essais nucléaires dits sous-critiques (ou tirs “froids”). Ces tirs consistaient à l'explosion de bombes atomiques factices construites autour de sphères d'uranium 238. Ces tirs ont été réalisés à l'air libre aussi bien qu'en salles de tirs.

Les débris et éclats d'uranium causés par les explosions à l'air libre étaient projetés bien au delà de l'emprise du fort. Lors des gros tirs, certains débris ont été retrouvés par le CEA à plus d'un kilomètre du fort.

Lors des explosions en casemates de tir, les éclats d'uranium et autres déchets étaient évacués à grandes eaux dans des puits dit de "lavage" profonds de plusieurs dizaines de mètres. 14 de ces puits ont été recensés sur le site.

Une contamination des sols en matières uranifères (Uranium 238 entre autres) a été confirmée en 2001 par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité), la SUBATECH et par le CEA lui-même qui a reconnu que certains ouvrages contaminés avaient été noyés dans le béton compte tenu de l’impossibilité de les décontaminer.

Rappelons que l'Uranium 238 est un toxique chimique qui présente une très forte radiotoxicité par inhalation.Ainsi une exposition par contamination interne peut avoir sur le long terme des effets sur la santé sous la forme de cancers et de leucémies.

Suite à ces découvertes, entre 2001 et 2002, une dépollution sur seulement 0,22% de la surface du fort fut réalisée par l'Etat français : une campagne d'assainissement très limitée compte tenu des coûts astronomiques qu'impliquent ce genre de travaux.

Pour preuve de l'insuffisance des campagnes de dépollution de l'époque, en mai 2011, une mesure de radioactivité certifiée par la CRIIRAD, 33 fois supérieure à la norme a été relevée dans l'enceinte du fort de Vaujours sur un point chaud détecté par la CRIIRAD et le CEA en 2001.

Vaujours_Fort_Central_Radex_331_09052011-Web.jpg


Mesure de radioactivité à 33 fois la norme prise dans l'enceinte du fort de Vaujours en Mai 2011 avec un RADEX 1503 certifiée par la CRIIRAD.

A cette pollution exceptionnelle en proche banlieue, s’ajoutent des risques non moins importants liés à la présence d’explosifs en subsurface, de pollutions aux métaux lourds (Arsenic, Mercure, Amiante, Cuivre, Plomb, Tungstène, Zirconium, etc.) ainsi que des pollutions chimiques (Dioxine, PCB, Perchlorate d’ammonium, etc).

Suites aux pressions et à la mobilisation de l'époque, les préfectures ont décidé, en date du 22 Septembre 2005, de frapper le site de servitudes; ainsi l’arrêté préfectoral précise que « Les terres issues de travaux de terrassement, construction ou modification du terrain doivent être stockées sur le site même ». Il précise également : « un usage résidentiel, des activités agricoles, des activités entraînant la présence régulière d’enfants, les établissements recevant du public et les lieux de rassemblement de personnes (parc public, camping, aire de spectacle, …) sont proscrits. »

Cette activité nucléaire et chimique passée peut-elle expliquer pourquoi les taux de décès par tumeurs sont anormalement élevés sur la ville de Courtry ?

En effet, selon l'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France, dans le cadre de la signature du Contrat Local de Santé de la communauté d'agglomération : tandis que les taux sont de 36% pour les hommes et 26% pour les femmes en Seine et Marne,les taux de décès par tumeurs sont de 52% pour les hommes et 49% pour les femmes à Courtry.

De plus, en 2000, un médecin généraliste de Coubron, signalait dans la presse queles maladies thyroïdiennes sur le secteur avaient doublé en dix ans.

Depuis 2010, le site de 45 hectares est la propriété de la société BP PLACO (Placoplâtre), filiale du groupe St-Gobain, et de la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.

Placoplâtre souhaite détruire le fort et extraire des millions de m3 de terres potentiellement contaminées afin d'y ouvrir une carrière de gypse (pierre à plâtre) à ciel ouvert. La Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine (CAMC), propriétaire de 11 hectares, souhaite y implanter une zone d'activité économique.

Les nouveaux propriétaires minimisent les risques. Malgré des demandes répétées des associations locales, ils n'ont livré à ce jour aucune analyse, aucune étude liée à la dangerosité du site et affirment qu'ils n'ont rien trouvé d'alarmant.

Placoplâtre, pour réaliser son exploitation des sous-sols du fort, a besoin que les arrêtés préfectoraux de servitudes d'utilité publique qui frappent le site soient levés.

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Exemple d'une carrière à ciel ouvert
Le 04 avril 2013, à la demande des nouveaux propriétaires, les conseillers municipaux de la ville de Courtry ont voté à l'unanimité la révision du Plan Local d'Urbanisme afin de permettre la réalisation de ces projets. Tout est donc en marche pour ce qui pourrait être un des plus grands désastres sanitaires de l'Est Parisien, voire de la région parisienne.

Il est donc urgent de réagir avant qu'il ne soit trop tard.

Quels sont les risques pour la santé des populations locales ?
Quels sont les risques que vont prendre les employés et autres sous-traitants qui vont travailler sur ce site et notamment à la destruction des bâtiments et au déplacement de millions de m3 de terres potentiellement contaminées ?
Quelles garanties peuvent apporter les propriétaires au niveau de la sécurité sanitaire des habitants et des travailleurs ?

Devant l'ampleur des risques, nous demandons donc qu'une réelle étude d'impact indépendante sur les risques pouvant nuire à la santé des populations locales et des travailleurs soit réalisée par des organismes tels que la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité).

Comme en 2001, nous re-demandons la mise en place d'un réel périmètre de protection afin que le site soit absolument protégé et qu'aucune occupation des sols et d'exploitation des sous-sols ne soient autorisées.

Nous demandons avec force que toute la lumière soit faite afin de déterminer les causes exactes des taux anormaux de décès par tumeurs sur la commune de Courtry.

Enfin, nous demandons la mise en place, dans les plus brefs délais, d'une commission d'enquête parlementaire relative aux conséquences des expérimentations nucléaires réalisées au sein du Centre d'études du Commissariat à l'Énergie Atomique de Vaujours-Courtry ainsi qu'aux risques liés aux projets portés par Placoplâtre et la Communauté d'Agglomération de Marne et Chantereine.

SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE SUR CHANGE.ORG A L'ADRESSE SUIVANTE : http://www.change.org/FortdeVaujours
Le collectif SAUVONS LA DHUIS - http://sauvons.dhuis.fr
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samedi 2 novembre 2013

Le Parisien (01-11-2013) : Un documentaire sur le passé atomique du fort de Vaujours

Un documentaire sur le passé atomique du fort de Vaujours

Un Chellois consacre un documentaire à l’ex-site d’essais du Commissariat à l’énergie atomique, qui reste est l’un des endroits les plus mystérieux et controversés de France.

Installé devant son ordinateur, dans son ancienne chambre d’ado de la maison familiale, à Chelles, il visionne, assemble et met en musique la trentaine d’heures d’images et d’interviews accumulées depuis près de deux ans. Marc Planeilles, 23 ans, travaille sur un projet ambitieux et inédit : la réalisation d’un documentaire de cinquante-deux minutes sur le fort de Vaujours (Seine-Saint-Denis). Un sujet difficile : ceux qui posent trop de questions sur l’activité de l’ancien site d’essais du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et ses conséquences en matière sanitaire se voient rapidement confrontés au secret d’État.

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Aussi, plutôt que de forcer des portes qui lui sont restées fermées, Marc Planeilles a passé beaucoup de temps avec ceux qui lui tendaient les bras. Notamment les associations locales bien informées sur le sujet, telles que l’Effort de Vaujours, qui souhaite faire la lumière sur l’histoire du site ou le collectif Sauvons la Dhuis, qui se montre extrêmement vigilant quant à l’utilisation que souhaitent en faire ses nouveaux propriétaires, comme la société BP Placo et la communauté d’agglomération Marne et Chantereine.

Une diffusion avant les municipales

Soutenu par l’une des principalesmaisons de production en France, Marc Planeilles assure « ne pas vouloir réaliser un film militant. Je veux juste raconter l’histoire de ce site et parler des problèmes qui ont pu en découler aujourd’hui. » Il espère terminer le montage d’ici à la fin de l’année pour une diffusion dans une émission de grand reportage, « comme Spécial Investigation, Infrarouge ou Envoyé spécial », précise-t-il, début 2014. En tout cas avant les élections municipales « pour pousser les candidats concernés à prendre position sur le sujet ».

Dans son viseur, notamment, Marne et Chantereine, qui veut implanter une zone d’activités sur l’ancien site atomique à Courtry, et qui n’a pour l’instant pas donné suite à ses demandes d’interview. Mais aussi la société BP Placo — qui a racheté 33 ha de l’ancien site du CEA et envisage d’y ouvrir une carrière de gypse à l’horizon 2015 — qui lui a signifié une fin de non-recevoir. Il faut dire que Marc Planeilles a récolté des informations pour le moins embarrassantes, comme le témoignage d’un ancien employé du CEA, des relevés de radioactivité pris sur place montrant que le site est loin d’avoir été assaini et encore bien d’autres « images inédites ». Marc Planeilles, monteur de profession, va-t-il frapper un grand coup pour son premier passage derrière la caméra ? Réponse dans quelques mois…

GRÉGORY PLESSE (AVEC M.K.)

«Ce film doit faire réagir les gens»

INTERVIEW : Christophe Nédélec, président de l’association les Abbesses de Gagny-Chelles
Dans les images que vous avez pu voir, quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?
CHRISTOPHE NÉDÉLEC.

Les images d’archives que Marc Planeilles a retrouvées et que je n’avais jamais vues. Je savais ce qui s’était passé dans ce fort, j’ai lu tout ce qui existe sur le sujet, mais quand on voit les images d’époque des explosions à l’uranium, les expériences qui ont été menées ici, c’est vraiment impressionnant.

Qu’attendez-vous de ce film?

J’espère qu’il fera réagir les gens. La plupart de ceux qui habitent les environs n’ont aucune idée de ce qui s’est passé dans cet endroit. Les élus, eux, savent. Il faut maintenant faire réagir les gens pour qu’ils poussent les politiques à prendre leurs responsabilités.

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Y a-t-il encore des risques sanitaires pour les riverains ?

Bien sûr ! Plusieurs mesures radiologiques certaines très récentes ont été réalisées sur le site et montrent qu’il y règne toujours une forte radioactivité. Il y a une dizaine d’années, les politiques ont entendu les associations et ont su taper du poing sur la table. (NDLR : ce qui a conduit au lancement d’une étude de la Criirad sur le site). Mais, aujourd’hui, les mêmes élus semblent avoir oublié que le fort de Vaujours est très loin d’être décontaminé et que tout projet de développement sur ce siteextraction de gypse pour BP Placo, construction d’une zone d’activités pour Marne et Chantereine est extrêmement dangereux.

Propos recueillis par G.P.
Quarante ans d’expériences nucléaires

Ancienne forteresse souterraine construite après la défaite de 1870, le fort de Vaujours a été le théâtre de quarante ans d’expériences en détonique nucléaire. Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) s’y est installé dès 1955 pour y concevoir, entre autres, le détonateur de Gerboise bleue, la première bombe atomique française. Avant de quitter le site en 1997, le CEA a offert un livre mémoire à ses employés, entre 600 et 800 selon les périodes. Il retrace, photos d’archives à l’appui, « l’aventure atomique » de Vaujours. Sa lecture indique que des tirs d’uranium ont été réalisés à l’air libre et dans les casemates, ce qui laisse présager que les résidus radioactifs ont été disséminés dans et autour du site.

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Une forte pollution radioactive

C’est d’ailleurs ce que confirme la fiche Basol du ministère de l’Ecologie, qui recense les sites pollués. Elle mentionne que le fort de Vaujours « présente une contamination résiduelle par des substances radioactives (uranium) et pyrotechniques (munitions enterrées et particules explosives) ».

Après sa fermeture, la préfecture de Seine-et-Marne a frappé le site, en 2005, d’une servitude d’utilité publique qui impose que la terre qu’il contient ne doit pas sortir du périmètre défini, qu’aucune école ou habitation ne doit s’y établir. La Criirad, un laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité et l’association Sauvons la Dhuis ont procédé à des analyses exploratoires qui attestent d’une pollution radioactive 33 fois supérieure à la dose autorisée. Le géant plâtrier BP Placo, propriétaire de 33 ha du site, projette d’y creuser une carrière de gypse, tandis que Marne et Chantereine, qui possède la partie restante, va y développer une zone d’activités.

Marion Kremp
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jeudi 13 juin 2013

DHUIS - Fort de Vaujours : Article du Parisien du 13-06-2013

Logo Parisien

Courtry Une association d’amoureux du Fort de Vaujours se bat pour sa sauvegarde.
Ils veulent sauver le fort atomique en y créant un musée
Courtry. Une association d’amoureux du fort de Vaujours se bat pour la sauvegarde du site qui abrita des expérimentations d’explosifs à base d’uranium.
Marion Kremp | Publié le 13 juin 2013, 07h00

Vaujours_LeParisien_13062013

Courtry, le 8 mai. Dans un lieu où la nature a repris possession des 45 ha du fort, l’association l’Effort de Vaujours (à gauche) entretient et rénove une partie de la batterie sud, qui leur a été confiée par la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. Ces « gardiens du fort » se relaient tous les jours, comme dans cette salle d’étude des composés explosifs (en bas à droite). Courtry, le 8 mai. Dans un lieu où la nature a repris possession des 45 ha du fort, l’association l’Effort de Vaujours (à gauche) entretient et rénove une partie de la batterie sud, qui leur a été confiée par la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. Ces « gardiens du fort » se relaient tous les jours, comme dans cette salle d’étude des composés explosifs (en bas à droite). (LP/M.K.)

Une petite porte fondue dans le haut grillage. Derrière, une jungle végétale à travers laquelle seul un 4 x 4 ose s’aventurer. Pour pénétrer dans le fort de Vaujours, il faut montrer patte blanche aux gardiens. L’association l’Effort de Vaujours s’est vu confier les clés de la batterie sud par le propriétaire, la communauté d’agglomération Marne et Chantereine. L’espoir de la trentaine de passionnés du fort est d’y ouvrir un jour un musée de la fortification et de l’histoire industrielle du site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

Passé l’enchevêtrement anarchique de décombres et de broussailles qui s’étend sur les 45 ha de cet ancien site d’expérimentation d’explosifs du CEA, les fortifications frappent par leur bon état. Bien installés sous l’une des voûtes de la batterie sud, les membres de l’association commencent leur journée par un café avant de se mettre au travail. Ils entretiennent à leurs frais la partie la mieux conservée de la batterie sud. Des jardinières en fleurs ainsi que quelques parterres aux pétales colorés décorent la cour.

Dans un large imperméable qui lui descend jusqu’aux pieds, chaussés de godillots de marche, Lisa Leclerc fait figure de chef de bande. « Nous sommes tous attachés au fort pour des raisons différentes, certains pour l’histoire, d’autres pour l’architecture fortifiée et d’autres encore pour la radioactivité et l’histoire nucléaire », explique la présidente de l’Effort de Vaujours. « Nous voulons que cela devienne un endroit où les gens pourraient enfin savoir ce qu’il s’est passé », lâche Hélios, 27 ans, le vice-président de l’association dont le pseudonyme masque l’identité.

Placée sous secret-défense, l’histoire atomique du fort reste pleine de mystères. C’est ici que le détonateur de la première bombe atomique française « Gerboise bleue » a été développé dès 1955. Durant près de quarante ans, des explosifs à base d’uranium y ont été testés .

Une pollution radioactive résiduelle persiste sur le site
La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), assure qu’une pollution radioactive résiduelle persiste sur le site. Tandis que BPB Placo (ex-Placoplâtre), propriétaire de 33 ha du site, projette d’y ouvrir une carrière de gypse à ciel ouvert à l’horizon 2015.
L’association qui s’était un temps rapprochée du géant plâtrier avec l’idée du musée en tête, refuse aujourd’hui de nier la dangerosité potentielle d’une future carrière. « Ils étaient clairs avec nous, tant que nous ne parlions pas des « points chauds » radioactifs, mais rien ne prouve que le site a été décontaminé », déclare Hélios.
« Nous sommes opposés au « gros trou » de Placo, ajoute Lisa Leclerc, mais ce qui me préoccupe ce sont les eaux souterraines, il y a plusieurs puits de lavage qui servaient à rincer les casemates de tirs froids, je me demande ce qu’il y a au fond », s’interroge, suspicieuse la présidente. « Le manque d’information nuit au site, on se retrouve toujours face au silence alors que nous voudrions que le plus grand nombre puisse connaître l’histoire de ce lieu hors du commun », poursuit Hélios.

Protégée par le plan local d’urbanisme (PLU) de Courtry, les fortifications de la batterie sud sont, pour l’instant, à l’abri des projets de Placoplâtre et de Marne-et-Chantereine qui souhaite y développer une zone d’activité. « C’est important de vouloir maintenir la mémoire de ce secteur, mais sous quelle forme? », déclare le maire (PS) de Courtry, Jean-Luc Pilard. « La batterie sud a une valeur patrimoniale, elle a été bien réhabilitée par l’Effort de Vaujours, mais le fort, il faut en faire son deuil », annonce l’édile qui a récemment voté en conseil municipal une modification du PLU à la demande de Placo.

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