[Good Morning Business] Frédéric Bedin : "Les

 

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Frédéric Bedin : "Les salariés doivent comprendre que ce sont eux qui payent les charges sociales."

Nicolas Doze : Il y a une grosse polémique en ce moment, autours de l’augmentation des salaires des Français et de la prime proposée mercredi par François Baroin pour lier dividendes et salaires. Votre réaction ?

Frédéric Bedin : Bien sûr qu’il faut augmenter les salaires des Français qui sont trop bas, et pas seulement parce que le coût du travail est trop élevé en France mais parce qu’il y a trop de charges sociales.

Or les salariés doivent comprendre que ce sont eux qui les payent d’une manière ou d’une autre. Donc le coût du travail est en moyenne le même en France et dans les autres pays, mais le salaire net dans la poche des gens est beaucoup plus faible chez nous qu’ailleurs.

Comme tout augmente à court terme, ce n’est pas des salaires différés, de la retraite, des assurances chômage ou des allocations qui vont permettre de manger à la fin du mois.

Vous voulez globalement supprimer les 5,4 % de cotisations familiales imposées aux employeurs, qu’on fabrique la TVA sociale pour réduire le coût du travail et que le reste à vivre en net augmente ?

De façon très considérable oui, de plus que 1 000 euros par mois ! Prenons l’exemple frontalier : la France est devenue exportatrice de travailleurs. Les frontaliers français vont travailler de l’autre côté de la frontière. C’est 95 % du flux de la France vers les autres pays contre 5 % dans l’autre sens. Ce n’est pas qu’on ne veut pas des travailleurs immigrés, c’est qu’ils ne veulent pas venir !

Baroin et son histoire de 1 000 euros ?

Ça nous a laissé sans voix ! L’idée du dividende salarial, on le fait d’office chez nous déjà parce que la condition pour avoir le droit de rentrer à Croissance Plus est justement de partager très au-delà des obligations légales.

Reste que ce n’est pas avec 1 000 euros par mois qu’on partage : on donne des dividendes et effectivement on donne aussi, en fonction de l’histoire de l’entreprise, soit des primes, soit des stock-options, soit des actions gratuites à vos collaborateurs. Mais c’est à l’entreprise de décider.

C’est complètement naïf de dire "1 000 euros pour tout le monde à la fin du mois". Je ne vois pas comment ils vont l’imposer, ou l’inciter puisque ils ont déjà essayé l’incitation en 2006 et ça n’a pas marché, ou alors ça créé des effets d’aubaine.