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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
1 février 2012

Le nouvel Observateur Challenges Sciences et

Sarkozy : le vrai et le faux de son
             argumentaire

Créé le 30-01-2012 à 15h24 - Mis à jour à 18h28    

Jérôme Lefilliâtre
 
Par Jérôme Lefilliâtre

Industrie, coût du travail, apprentissage,

fiscalité: le hef de l'Etat a parfois tordu

le cou à la réalité lors de son intervention

télévisée dimanche.

 
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Nicolas Sarkozy avant son interview télévisée à l'Élysée, le 29 janvier. (AFP PHOTO / POOL / LIONEL BONAVENTURE)

Nicolas Sarkozy avant son interview télévisée à l'Élysée, le 29 janvier. (AFP PHOTO / POOL / LIONEL BONAVENTURE)
 

Industrie

"Depuis 10 ans, la France a perdu 500.000 emplois industriels" alors que "l'Allemagne les a développés". VRAI

Le chiffre cité par le Président de la république vient du rapport final des Etats généraux de l'industrie en 2010: "La population active industrielle a diminué en France d'environ 500.000 emplois (-13%) depuis 2000 passant de 3,862 millions à 3,360 millions. La part de l'industrie dans la population active est passée de 16% en 2000 à 13% en 2008."

Dans le livre qui fait référence sur le sujet, La France sans ses usines, l'économiste Patrick Artus rappelle que "le secteur manufacturier représente en Allemagne 30% de la valeur ajoutée, le double de la France (où l'industrie pèse 14% de la valeur ajoutée totale ou 16% de la valeur ajoutée marchande), et plus de 22% en moyenne dans les pays de la zone euro 17,7% aux Pays-Bas, 20,8% en Belgique, 23,1% en Italie, 26% en Suède, 28,4% en Finlande selon Eurostat)."

Le patron des études de Natixis souligne également, comme Nicolas Sarkozy dimanche, que la perte de compétitivité de la France profite en priorité, non pas à la Chine ou au Brésil, mais à nos partenaires de la zone euro: "Les parts de marché de la France y sont passées de 17% en 1998 à 13% en 2010, et en particulier vis-à-vis de l'Allemagne. (…) Alors que les exportations françaises de produits manufacturés représentaient encore un montant équivalent à 56% des exportations allemandes en 2000, huit ans plus tard elles étaient descendues à 37%."

 

Coût du travail

"A salaire égal, ça coûte moins cher de mettre (un emploi) en Allemagne, alors pourquoi voulez-vous qu'on le garde en France?" FAUX

Le thème du coût du travail inonde le débat politique depuis plusieurs semaines. Pourtant, les chiffres officiels, comme l'écrivait Challenges le 13 janvier 2011, montrent qu'il est plus élevé en Allemagne qu'en France. Dans l'industrie manufacturière, un salarié hexagonal coûte ainsi 31,10 euros par heure, contre 32,70 euros pour son congénère d'outre-Rhin.

Les chiffres font écho aux propos récents de Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, selon lequel le coût du travail n'est pas le probleme de la France. "Au fond si j'avais (...) une recommandation à faire, c'est la frontière technologique, éducation, innovation, qualification, formation. C'est ça qui fait la différence et c'est là qu'il faut que la France investisse pour rester dans la course dans le monde d'aujourd'hui", assure le dirigeant socialiste.

A noter tout de même que les statistiques sur le coût du travail peuvent grandement varier d'une étude à l'autre, selon que l'on prend en compte ou non les coûts de recrutement, les frais de cantine, le cas spécifique des entreprises de moins de dix salariés. Un constat fait toutefois consensus: le coût du travail progresse beaucoup plus vite en France qu'en Allemagne ces dix dernières années, ce qui va de pair avec la désindustrialisation que l'on observe.

 

TVA

A 21,2%, la TVA se situera dans la "moyenne européenne". PLUTOT VRAI

C'est le taux appliqué cette année en Italie, tandis que l'Espagne est à 18%, l'Allemagne à 19%, le Royaume-Uni à 20% (comme l'Autriche, la République tchèque, la Slovaquie ou la Bulgarie) et la Belgique à 21%. L'Irlande et le Portugal affichent des taux de TVA de 23%, comme en Finlande. La Norvège, la Suède et le Danemark sont en revanche très nettement au-dessus, avec 25%.

 

"Je ne crois en rien, et je suis prêt à en prendre les paris, à une augmentation des prix. Pourquoi? Parce que ces produits sont extrêmement concurrentiels. (…) Les Allemands n’ont eu aucune augmentation des prix. Le risque d’inflation n’existe pas." FAUX

Se référant continuellement au modèle de l'Allemagne, où la TVA sociale a été mise en place en 2007 (non pas par Gerhard Schröder, mais par Angela Merkel, comme le relève justement Le Monde) avec une hausse de 3 points, Nicolas Sarkozy l'a également utilisé pour rejeter d'avance toute augmentation des prix. Or, un rapport de la Cour des comptes publié l'an dernier, signalé par le journaliste Sylvain Gouz sur son blog, dit précisément le contraire.

"Selon une étude de la Bundesbank, une grande partie de cette augmentation de la TVA a été répercutée dans les prix: selon la banque centrale allemande qui fonde son analyse sur un panier de 40 biens, l’augmentation de 3 points de la TVA aurait contribué pour 2,6 points à la hausse des prix en 2007. La question de l’effet économique de cette hausse de la TVA, notamment en termes de compétitivité, reste en revanche peu documentée", écrivent les magistrats de la rue Cambon, qui avaient été mandatés par le gouvernement pour étudier la "convergence fiscale" entre Paris et Berlin.

 

Apprentissage

"Les grandes entreprises ne s'ouvrent pas assez aux jeunes." VRAI

Là encore, le modèle de comparaison est l'Allemagne, où l'on estime le nombre d'apprentis à 1,6 million, soit 11% des 15-29 ans, quand la France compte 600.000 alternants, soit 5% des 15-29 ans. "L’origine de cette différence tient notamment aux spécificités du système scolaire allemand qui prévoit un fléchage précoce vers les filières d’apprentissage dès le collège. Par ailleurs, un grand nombre de métiers accessibles par l’apprentissage en Allemagne sont réglementés ('règlements de formation') et ne sont accessibles que par les voies d’apprentissage, ce qui contribue à la fois à alimenter ces filières mais aussi à les valoriser", expliquait l'an dernier un rapport sur l'emploi des jeunes réalisé par le Conseil d'orientation pour l'emploi. Une loi parue au Journal officiel le 29 juillet 2011 s'est donnée pour objectif de porter le nombre d'apprentis en France à un million.

 

Impôts

"Clairement, j'exclus toute augmentation des impôts." FAUX

Grand classique du chef de l'Etat lors de ses interventions publiques, le refus répété de toute augmentation des impôts ne correspond pas à la réalité du quinquennat qui vient de s'écouler. Nous le montrions déjà au mois de septembre dernier, après l'annonce du premier plan de rigueur: les prélèvements obligatoires ont progressé d'un peu plus de 1 point de PIB depuis 2007, soit environ 20 milliards d'euros. C'était avant le deuxième plan de rigueur et l'annonce, dimanche, d'une hausse généralisée de la TVA, de la CSG sur les revenus du capital, d'une taxe sur les transactions financières…

En disant qu'il refuse d'augmenter les impôts, Nicolas Sarkozy joue sur une ambigüité: il peut en effet se targuer de ne pas avoir alourdi l'IRPP, l'impôt sur les revenus des personnes physiques, pour lequel François Hollande et François Bayrou veulent créer une nouvelle tranche.

Par Jérôme Lefilliâtre


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