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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
27 février 2013

Ça faisait longtemps que le "blog de Benjamin"

ourq_p Ça faisait longtemps que le "blog de Benjamin" n'avait pas fait d'apparition sur le notre. Mais là, le passionné d'Histoire ne peut faire l'impasse.

                          Cet article fort bien rédigé, comme à son habitude, fait la synthèse entre l'époque pré-Révolutionnaire et celle que nous vivons aujourd'hui.

                          Alors, merci à toi et continue comme ça, Benjamin et tu nous régalera comme à l'habitude.

                          http://www.borghesio.fr/archives/2013/02/05/26327406.html

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Réduction des déficits...

                     De quoi parle-t-on?

 

.

On a rarement été soumis à un tel bourrage de crânes qui rappelle les mois précédant la Révolution, quand les Etats-Généraux furent convoqués.

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troisordres1

 

89-nuit4aoutDéjà, on expliquait doctement à la quasi totalité de la population qu'il n'y avait pas d'alternative, que les sacrifices devaient encore et toujours n'être consentis que par la plèbe, le Tiers-Etat. Ce qui explique sans doute l'obsession quasi monomaniaque qui pousse Parisot à s'effrayer d'un retour à 1789, ou à Copé de ressasser qu'on ne va pas rejouer la nuit du 4 août.

La Révolution devant, comme le dit Clémenceau en son temps, est prise comme un bloc, l'historien non révisionniste ne la saucissonnera pas, ce qui n'interdit pas de s'effrayer d'un retour à des excès comme la Terreur de 1793 ou celle (curieusement passée sous silence la plupart du temps) de Thermidor (infiniment plus sanglante et plus arbitraire: c'est elle et elle seule qui interdit aux accusés de présenter une quelconque défense). Mais l'histoire nous a démontré que l'inimaginable, en juin 1789, fut réalisé trois mois plus tard et quasiment sans préavis au cours de cette fameuse nuit du 4 août qui consacra l'abolition des privilèges de caste. 

 

Jean-François_Copé_et_Laurence_ParisotNon, ce qui effraie les tenants de la pensée convenue, comme il y a un peu plus de deux cent vingt ans, c'est qu'on puisse cesser de faire porter le fardeau des efforts à consentir sur la multitude en demandant aux plus favorisés de prendre leur part et de réfléchir un instant quand ils parlent de sacrifices à consentir pour "réduire les déficits".

Tout d'abord, nous nous appuierons pour justifier notre propos non pas sur une quelconque phraséologie gauchisante mais... sur un mea culpa du FMI lui même qui reconnaît enfin l'inanité des politiques d'austérité qu'il prôna. Le FMI admet qu'un euro dépensé ou économisé par la puissance publique génère une augmentation ou une perte pour l’économie nationale qui peut être supérieure ou inférieure, selon la valeur dudit multiplicateur, au montant de la dépense ou de l’économie publique. Dans le cas d’une baisse de la dépense publique d’un euro, un multiplicateur supérieur à 1 entraîne un repli du revenu national supérieur à un euro, ce qui mène tout droit à la récession. Le FMI appliquait un coefficient de 0,5 pour estimer l’effet de la baisse des dépenses publiques ce qui était supposé éviter la catastrophe: la baisse du PIB de 0,5 pour 1, pour sévère qu'elle était, demeurait supportable selon nos technocrates.

On s'en est tenu à ce postulat tant que les directives du FMI ne touchaient que des pays de Nègres, de Face de riz ou de Panchos évidemment trop stupides pour penser par eux-mêmes, jusqu'à ce que les USA comme l'Europe soient plongés dans la tourmente, ce qui amena à affiner les recherches. Et là, on constata de manière irréfutable que le coefficient multiplicateur budgétaire est variable, croissant rapidement en tant de crise pour dépasser le taux fatidique de 1.

 

PiratesoftheCaribbeanMaelstrom1En clair, quand on taille en temps de crise dans la dépense publique au niveau de un, la création de richesse diminue d'au moins deux et on entre dans le maelstrom de la récession qui fait plonger l'économie et qui génère une situation de crise extrême dont les conséquences dépassent de loin le seul aspect financier.

 

Meandros_flagOn citera comme exemple la montée en flèche du parti ouvertement néo-nazi Aube Dorée dans un des pays, la Grèce, qui souffra le plus de l'occupation par les puissances de l'Axe (sans doute que lorsque cet état sera redevenu un régime fasciste, Merkel animée de sa bonne conscience réclamera plus de sanctions financières au nom de la défense de la démocratie).

 

1697779_3_bb2b_les-partisans-d-aube-doree-celebrent-les_e2846d171193628d26fc78615d26e72eVoilà où mène l'orthodoxie financière

 

01couloirCe genre de financiers agissent comme feraient des urgentistes confrontés au cas d'un patient victime d'un grave accident, souffrant de multiples fractures et hémorragies et qui, au lieu de le rafistoler, se préoccuperaient d'un éventuel surpoids et lui imposeraient une diète sévère alors qu'il est dans un état de faiblesse extrême. 

Chez nous, Hollande agit en bon social-libéral et promet une réduction de soixante milliards de la dépense publique.

Il faut savoir de quoi on parle quand on évoque cette somme. Ces dépenses (état, comptes sociaux, Collectivités locales) sont composées à 45 % de prestations sociales, à 35 % de masse salariale publique, à 10 % de subventions diverses, à 6 % d’investissements et à 4 % des intérêts de la dette. Sachons également que le PIB de la France se monte à environ 2000 milliards d'euros dont un peu plus de 1100 milliards de dépense publique.

 

 

img024A partir de ce moment, il faut sortir desgénéralités générales et entrer concrètement dans le détail des coupes claires qui seront opérées pour réduire cette dépense publique de près de 6%. Sur les intérêts de la dette, en principe on ne peut rien retrancher. Il paraît illusoire de tailler dans les dépenses d'investissement, surtout quand on déplore en parallèle la perte de compétitivité du pays (mais évidemment, on peut les réorienter: avec l'argent qui sera englouti dans le TGV Sud-Ouest plus l'aéroport de Notre Dame des Landes, on pourrait moderniser le réseau ferré francilien emprunté au quotidien par des millions de personnes et gagner ainsi des dizaines de millions d'heures de salariés ; exemple parmi d'autres). On grattera un peu sur les subventions diverses (assurons, entre autres, les ministres de l'agriculture à venir de notre compassion, de même que les gendarmes mobiles qu'on enverra dans les campagnes mises à feu et à sang. Compassion également pour le secteur du bâtiment en grande partie porté par les aides au logements et les exemples sont légion: les subventions, tout le monde les critique sauf... ceux qui en bénéficient, et dans 98% des cas, malgré la démagogie ambiente, elles sont justifiées).

Pour le reste, sauf à tailler dans les salaires de fonctionnaires, les pensions de retraite, les allocations diverses liées à la famille, au RSA, au logement, au chômage, à hauteur d'au moins 20% (modèles grecs, espagnols et portugais... On connaît les conséquences), on ne voit pas comment faire. La question est de savoir si des gens qui pensent à gauche ont voté pour un président qui se dit de gauche afin qu'il réalise ce que Sarkozy, dans ses rêves les plus fous, n'aurait osé imaginer.

à suivre jeudi

benjamin borghésio

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