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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
19 avril 2013

Chaud devant

Suite du billet sur le réchauffement local. L’index général de la série de billets sur le réchauffement climatique est disponible ici

Historique récent de la température de la planète

Nous avons tracé les graphiques suivants dans ce précédent billet :

Anomalies de températures Planète

Anomalies de températures Planète

On observe donc une claire hausse depuis les années 1920.

Nous avons donc un recul suffisant pour observer que cette hausse est relativement importante, nette et constante. Elle ne peut être conjoncturelle, liée à des évènements très ponctuels.

Toutefois, 130 années reste une durée bien trop courte pour replacer cette hausse dans l’Histoire climatique.

Prenons alors plus de recul.

Historique long de la température de la planète

Nous allons tout d’abord remonter sur 2 000 ans :

Réchauffement climatique

Soit en lissant un peu :

Réchauffement climatique

On observe très nettement le réchauffement intervenu pour notre Hémisphère au Moyen-âge puis le “petit âge glaciaire” du XVIIIe siècle. Il saute aux yeux que le réchauffement actuel est bien plus important (+2 °C contre +0,5 °C) et beaucoup plus rapide (80 ans contre 500 ans, une bonne partie s’emballant dans les 30 dernières années…).

Tamise gelée en 1677

La Tamise gelée à Londres en 1677

Ceci étant, 2 millénaires est encore court.

Grâce au formidable travail réalisé par la mission EPICA, ayant foré et analysé d’immenses carottes de glace en Antarctique, on dispose désormais d’informations fiables pour les… 800 000 dernières années !

Réchauffement climatique

Réchauffement climatique

Réchauffement climatique

La précédente glaciation…

Réchauffement climatique

Le climat depuis l’apparition de notre espèce.

Réchauffement climatique

On observe que la planète connait des cycles d’environ 100 000 ans de hausse et de baisses de températures. Ceci est lié à la modification des paramètres orbitaux de la Terre, c’est-à-dire la forme plus ou moins circulaire de son orbite autour du soleil. Nous nous situons actuellement au niveau des 3 plus grands pics de réchauffement passés.

Alors, phénomène naturel ?

Absolument pas. Ce que nous vivons est unique, car le réchauffement s’opère à une vitesse jamais vu : le réchauffement observé durant les 30 dernières années s’observait dans le passé plutôt sur 1 500 à 3 000 années !

Bref, le réchauffement est 50 à 100 fois plus rapide que les phases précédentes de réchauffement.

Soulignons enfin que si le niveau actuel de température, et même celui à venir dans le siècle n’a rien de véritablement exceptionnel en soi, ses conséquences sur notre espèce de 7 milliards d’habitants (avec des frontières) vont être bien plus douloureuses qu’il a plusieurs millénaires quand il n’y avait qu’un million d’homo sapiens nomades…

Creusons plus avant pour en distinguer les raisons.

Corrélation CO2 et réchauffement

La mission EPICA a non seulement analysé la température passée, mais également la concentration en CO2 de l’air piégé dans la glace. Nous pouvons donc analyser la corrélation entre les deux :

Réchauffement climatique

Il n’est guère besoin de long commentaire : la corrélation est jusqu’à présent parfaite…

MAIS corrélation ne veut pas dire à ce stade causalité, et, contrairement aux simplification que l’on lit parfois, ici, ce n’est pas principalement le CO2 qui a été responsable de l’augmentation passée.

En fait, ce sont en premier lieu les modifications de l’orbite terrestre qui ont été responsables des changements de température passés – nous y reviendrons -, et ce sont ces modifications de température qui ont induit la modification de la concentration en CO2, pas l’inverse.

Toutefois, les modèles montrent que ces variations d’ensoleillement devraient entraîner des variations de température d’environ 0,5 à 1°C. Or, on constate qu’elles sont beaucoup plus fortes, ce qui laisse supposer que des facteurs amplificateurs existent… dont la teneur en CO2 atmosphérique. Quand il fait un peu plus chaud, le cycle du carbone et la solubilité de CO2 dans les océans sont modifiés : le dioxyde de carbone est relâché dans l’atmosphère, ce qui augmente la température, avec effet boule de neige (c’est l’inverse quand il fait plus froid).

Il y a ainsi des rétroactions complexes entre la température et le CO2, la température pouvant baisser à cause de modification de son orbite, ce qui diminue le niveau de CO2, mais qui, en rétroaction, baisse à son tour la température… La mécanique climatique est complexe, ne simplifions pas trop… Lire ici pour les passionnés (en anglais).

Il n’y a évidemment aucune contradiction entre le fait de dire que le CO2 joue sur la température et le fait que la température joue sur le CO2. Les deux phénomènes sont connus, chacun a sa constante de temps : le CO2 joue sur la température avec une inertie de 50 ans, alors que la température joue sur le CO2 avec un retard de 800 à 1 000 ans.

Dans le dernier rapport du GIEC, on peut lire que les causes des glaciations et déglaciations sont bien d’origine astronomiques et non anthropiques, et que le CO2 a été une rétroaction positive qui a amplifié la réponse, au même titre que la taille de la calotte glaciaires et son impact sur l’albedo.

Ainsi, en synthèse, comme nous le verrons :

  • dans les centaines de milliers d’années passées, le moteur des changements de température ont été des phénomènes astronomiques liés au soleil, qui ont modifié la température, puis la concentration en CO2 – le tout très lentement ;
  • actuellement, au contraire, la hausse des température se fait à une vitesse jamais vue, qui n’est pas naturelle ; elle est essentiellement (mais pas seulement) due au CO2 – indubitable gaz à effet de serre, dont la concentration augmente régulièrement…

Ce qui se passe actuellement est sans conteste possible de nature différente de ce qui se passait lors des périodes de glaciations-déglaciations. C’est bien ce qu’on dit quand on attribue le changements actuel à l’homme alors qu’on ne le fait pas sur les temps géologiques (et pour cause…).

On observe sur cette synthèse du GIEC, par région :

  • les anomalies de température réelles (courbe noire) ;
  • les prévisions des modèles qui ne prennent pas en compte l’influence humaine (en bleu) ;
  • les prévisions des modèles qui prennent en compte l’influence humaine (en rouge).

Réchauffement climatique

C’est donc bel et bien le CO2, comme de nombreux autres travaux scientifiques l’ont montré, qui est la cause du réchauffement actuel – de par sa nature même de gaz à effet de serre : il y a plus de gaz à effet de serre (comme nous l’avons analysé ici), il y a donc plus d’effet de serre, il fait donc plus chaud – c’est à ce demander pourquoi il y a encore des discussions…

“Depuis des milliards d’années, le climat varie continuellement à cause de facteurs naturels externes, comme les variations de la répartition entre les continents et les océans, celles des paramètres astronomiques, la variabilité du rayonnement émis par le soleil, le volcanisme, etc., ou à cause de la variabilité interne au système climatique, liée en particulier aux interactions entre ses différentes composantes (atmosphère, océans, surfaces continentales, banquise, calottes glaciaires, etc.)

Mais cela ne contredit pas le fait que l’essentiel de l’accroissement observé de la température moyenne globale depuis le milieu du 20ème siècle est très probablement dû à l’augmentation observée des concentrations des gaz à effet de serre d’origine humaine.” [Météo France]

Vous noterez évidemment en conclusion la concentration actuelle très inquiétante du CO2, qui dépasse, comme nous l’avons vu ici, tous les records. Le délai de réponse de la planète, non instantané, explique que les températures n’aient pas encore augmenté en proportion.

L’Histoire climatique nous fait donc craindre un énorme emballement du réchauffement climatique, qui pourrait dépasser de loin tout ce qui a été vécu dans le dernier million d’années…

Prévision de réchauffement futur

À partir de la concentration actuelle explosive en CO2, les scientifiques du GIEC ont bâti 6 différents scénarios de stabilisation des émissions de CO2 (notés de de I à VI) quant à notre futur climatique :

Réchauffement climatique

Leur impact est le suivant :

Réchauffement climatique

La température de la planète, qui a augmenté de 2 °C depuis le début de l’ère industrielle, pourrait ainsi encore augmenter de +1 °C à +6 °C au cours de ce siècle !

Cette fourchette de réchauffement s’explique par l’incertitude due aux divers scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et aux modèles simulant l’évolution du climat.

Réchauffement climatique

On observe là-encore que notre Hémisphère serait particulièrement touché, les chiffres évoqués précédemment n’étant qu’une moyenne mondiale…

Dans le billet suivant, vous trouverez une présentation détaillée du Soleil.

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