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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
8 décembre 2013

L'antisociale....

Bertrand Rothé, agrégé d’économie et professeur, est l’auteur de l’essai De l’abandon au mépris, sous-titré Comment le PS a tourné le dos à la classe ouvrière (éditions du Seuil). Il y raconte comment les socialistes ont, en 30 ans, renié ceux qu’ils ont toujours prétendu défendre. Comment, lorsqu’il s’agit de libéraliser, la droite et la gauche chantent en chœur. Comment l’Union européenne a couvert le cercueil des travailleurs de fleurs empoisonnées. Comment un parti aussi infect que le Front National a pu, sur la même période, devenir l’une des principales forces politiques du pays à mesure que s’effondrait le Parti Communiste [1]. Entretien avec un homme éclairé.

Vous revenez sur l’histoire de la construction européenne : un mélange d’anticommunisme et de libéralisme assumé. Ses fondements la programmaient donc à une politique antisociale ?

Rothé

Bertrand Rothé

Je vais vous répondre en vous renvoyant à un livre, sans doute le plus intéressant sur la question : L’Europe sociale n’aura pas lieuC’est ma petite bible. Ce livre a l’avantage de remettre l’Europe dans son histoire. En 1957 le pouvoir de l’argent souhaite contrôler le développement de l’État-providence qui lui coûte cher. Il veut limiter le développement social impulsé par le CNRen France et par Lord Beveridge en Grande-Bretagne. Les politiques mises en place étaient alors plutôt en faveur des salariés (pas seulement, mais plutôt) et permettaient un rééquilibrage important des politiques libérales qui ont prévalu durant l’entre-deux-guerres. Un observateur ne s’y trompe pas ; Pierre Mendès France — qui n’est pas un gauchiste, rappelons-le — voit les catastrophes arriver ! Il a l’intuition que derrière les grands discours sur la paix, on risque de détruire les acquis mis en place depuis 1945. Notre système de protection sociale et le jeune SMIG seront mis en concurrence. Ils ne pourront pas tenir. Le moins-disant gagnera. Il a prévu ce qui allait se passer. Donc oui, les pères de l’Europe ont choisi sciemment une Europe libérale en s’appuyant sur l’Allemagne et l’ordolibéralisme. Le CNPF (le MEDEF de l’époque) l’affirmait de façon très précise : il remercie les fondateurs, il fallait reprendre la main sur les politiques. En 1958, le pouvoir de l’argent, celui des actionnaires, les 300 familles, pour reprendre l’expression de Daladier, a marqué des points. L’Histoire surévalue le tournant de la fin des années 1970 et du début des années 1980. La reprise en main, Le grand bond en arrière pour reprendre un titre de Serge Halimi, commence en 1958. Ronald Reagan, Margaret Thatcher et Jacques Delors ne font qu’accélérer un mouvement.

Vous parlez de la modernité comme d’un « mot piège ». Pourquoi ?

C’est un mot qui fait passer toute personne qui souhaite défendre un statut ou une situation pour un ringard. Il permet de transformer toutes les réformes en une dynamique positive. Il donne tout le brillant nécessaire à ce projet pour qu’on ne puisse plus le contrôler. Certains mots peuvent être des saloperies, celui-là en est un. C’est un mot qui tue, et qui tue surtout le collectif. « La modernité, c’est l’Europe, la Nation, c’est dépassé. » Combien de fois ai-je entendu cette phrase ? Elle est totalement fausse. La Nation est l’endroit où l’on partage le plus, c’est le lieu du collectif, du partage, de l’éducation… Dans ces frontières, l’impôt redistribue, la police et la justice protègent. Évidemment tout n’est pas parfait, il y a des ripoux chez les flics, des juges qui ne travaillent pas ou qui se mettent au service des puissants, mais ce n’est pas la majorité. Globalement notre système fonctionne.
Rothé

Comment expliquez-vous que l’Histoire n’ait retenu de mai 68 que les slogans étudiants et non pas la plus grande grève ouvrière que la France ait jamais connue ?

Les explications sont multiples. Le hold-up d’une partie de la classe médiatique est sûrement la première. Les traîtres se cherchent des racines généreuses. Mais la plus importante reste l’aphasie de la classe ouvrière. Les nouveaux philosophes et la fondation Saint-Simonlui ont explosé le système nerveux central. En 10 ans, ils ont transformé le communisme du parti de la résistance en une forme jumelle du fascisme. Victimes collatérales de l’intensification de la guerre froide et du choix atlantiste d’une grande partie de la classe intellectuelle, le Parti communiste et les représentants de la classe ouvrière ont donc été totalement détruits. Mais il y a quelque chose de plus profond encore : on a attaqué ses fondements mêmes. La classe ouvrière était rentrée dans l’Histoire avec les sans-culottes. Et même s’ils ont peut-être joué un rôle moins important que celui qu’on nous a enseigné durant toute mon enfance, on a détruit un référent en faisant d’eux les arrière-grands-parents des fonctionnaires du NKVD soviétique. Exit le monde ouvrier ! La Générationd’Hamon et Rotman ne voulait pas cohabiter avec ce monde. Toute l’Histoire suit ! Mai 68 est la dernière grande manifestation ouvrière de notre ère, mais personne ne qualifiera un ouvrier de soixante-huitard. Un qualificatif qui ne récompense que les intellectuels…

« Le seul moyen acceptable de se donner bonne conscience, c’est de dire que la classe ouvrière est infréquentable ! »

Vous vous en prenez à tous ceux qui jettent un regard méprisant sur les plus humbles, qu’ils qualifient volontiers de beaufs, de ploucs, d’incultes, d’arriérés et de fachos. Comment est-on passé de La Bête humaine aux Bidochons ?

Aux Bidochons ou aux Deschiens, du reste. C’est comme les relations amoureuses : quand vous abandonnez votre femme ou l’inverse, vous lui trouvez tous les défauts, elle vous a trompé… Quand vous abandonnez votre chien, il a comme par hasard la rage ! Eh bien, maintenant que la majorité des élites du PS a abandonné les ouvriers, au nom de la modernité dont je vous parlais tout à l’heure, le seul moyen acceptable de se donner bonne conscience, c’est de dire que la classe ouvrière est infréquentable ! Elle est devenue raciste, violente et ignare. En 2002, lorsqu’elle rejette Jospin, c’est le crime de lèse-majesté ! « Comment ? La classe ouvrière a rejeté le Parti socialiste ! » On oublie de dire que Jospin l’avait abandonnée bien avant ! Mais presque personne ne fait cette analyse ; on aime mieux se dire qu’elle est devenue débile… Preuve en est encore en 2005, pour le Traité constitutionnel européen. François Hollande a eu alors une phrase d’une violence extraordinaire : les électeurs qui ont rejeté le Traité « se sont trompés d’élection », ils auraient voté contre Jacques Chirac ! Quel mépris de classe ! Dans toutes les villes, dans tous les bars de France, dans les associations, les syndicats, les gens ont lu la Constitution, ils l’ont discutée, l’ont stabilobossée… Certains ont mouillé la chemise, Le Monde Diplo, Mélenchon et beaucoup d’autres… Ce que j’ai du mal à comprendre c’est que malgré ce mépris, une grande partie de l’électorat ouvrier continue de voter pour le PS. Deux des circonscriptions les plus ouvrières de France restent aux mains de ces élites méprisantes : une est contrôlée par Pierre Moscovici — l’attaché de presse du patronat allemand, pour reprendre l’heureuse expression d’Emmanuel Todd—, l’autre par Laurent Fabius…

« Regardez l’environnement de Madame Le Pen : ce n’est pas un parti ouvrier, malgré ce que disent certains grands médias. »

Mais si on veut tuer quelqu’un, l’arme ultime, c’est le racisme ! Avec encore des nuances de classe… Pour détruire un intellectuel, l’antisémitisme est l’arme absolue. Le peuple n’a pas le droit à ces égards : il est simplement raciste. À chaque élection la presse récite son catéchisme : « L’électeur du Front National est un ouvrier au chômage. » C’est en très grande partie faux ! Même s’il y a des ouvriers qui votent FN. Regardez l’environnement de Madame Le Pen : il n’y a pas d’ouvriers ! Il y a des profs de facs, des avocats, des cadres, d’anciens socialistes, des énarques. Malgré ce que disent certains grands médias, ce n’est pas un parti ouvrier. On est dans le fantasme. En termes relatifs, ce sont les paysans et les professions indépendantes qui votent le plus FN. Les ouvriers arrivent en troisième position. Mais personne n’ose attaquer le monde agricole ; c’est un tabou, tout comme les patrons de PME/PMI. Pire : François Hollande les reçoit même en grande pompe à l’Elysée. D’ailleurs, quand on regarde de près les études, on voit que les ouvriers qui votent pour le FN sont ceux qui croient le moins en la politique… Conséquence de ce processus, le monde ouvrier n’est plus représenté à l’Assemblée nationale ! Dans les dernières législatures, il y a eu cinq représentants ouvriers, puis trois, puis zéro. Nada ! Pour une victoire de la gauche, c’est pas mal…

Rothé

Vous rapportez un propos d’un proche du PS expliquant qu’il faut que le socialisme se place désormais sur le terrain du sociétal. Il donnait comme exemples : le Pacs, le mariage homosexuel et la dépénalisation du cannabis. Et il estimait que c’est ce qui ferait « réellement la différence avec la droite ». Bakounine ou Sankara doivent se retourner dans leur tombe, non ?

Ah ça, oui ! La façon dont le PS cache les trois millions de chômeurs avec le mariage pour tous, c’est du grand art ! Et le pire c’est que ça marche pour certains. J’enseigne une cinquantaine d’heures par an dans une des écoles les plus prestigieuses de France, et quand je demande aux étudiants ce qui les choque le plus, rares sont ceux qui évoquent les chômeurs… Le mariage pour tous occupe leur discussion. Or ce n’est pas un enjeu déterminant pour la politique du pays, vu son état aujourd’hui. Mais le gouvernement est arrivé à en faire un enjeu médiatique durant des mois, avec la complicité des grands médias. Chapeau bas. Je pense que Jaurès et Guesde auraient été fous de voir ça !

Vous parliez des intellectuels. Deleuze prétendait qu’être de gauche, c’était se préoccuper de ce qui est le plus éloigné de nous et qu’être de droite, donc, c’était s’intéresser d’abord à son quotidien. Les intellectuels contemporains, de gauche ou d’extrême gauche, ont-ils, à vos yeux, joué un rôle dans cet abandon des classes populaires ?

« La classe ouvrière n’intéresse plus personne : on lui préfère l’exotisme, le voyage. Une grande partie du monde intellectuel a suivi ce mouvement. »

Les intellectuels et les universitaires ! N’oublions pas ces derniers (même si, heureusement, il y a des exceptions…). Je cite là Didier Eribon ; j’ai été particulièrement touché par son Retour à Reims  : un chef d’œuvre, il n’y a pas un mot à enlever. Rien. À partir des années 1970, la classe ouvrière n’intéresse plus personne : on lui préfère l’exotisme, le voyage. Une grande partie du monde intellectuel a suivi ce mouvement. D’ailleurs, je me demande même si elle ne l’a pas précédé. Ces élites, souvent issues de la moyenne bourgeoisie, en ont profité pour voyager. J’ai 52 ans aujourd’hui et je m’en souviens très bien du virage, je le vis encore dans mon quotidien d’ailleurs. Mes amis, jeunes ou moins jeunes, ceux qui sont les plus engagés politiquement lorsqu’ils sont étudiants, partent au bout du monde avec des ONG. Un droit au voyage avant de reprendre ses études. Ils ignorent la misère qui se développe en France. C’est dommage : ils se seraient aperçus que le monde ouvrier en a pris plein la gueule ces 30 dernières années : 3 à 4 points de chômage de plus que la moyenne nationale…

« Le PS me fait penser à la journaliste Pascale Clark : “Dur avec les faibles, faible avec les forts.” »

Vous n’êtes pas spécialement tendre avec SOS Racisme non plus. Que reprochez-vous à cette organisation ?

Beaucoup de choses. Par exemple leur slogan, « Touche pas à mon pote ! », est très paternaliste. C’est une autre forme de mépris que d’imaginer que « les potes » ne sont pas capables de se défendre eux-mêmes. Quelle forme de néocolonialisme il devait y avoir dans la tête de ces gens-là pour se dire qu’ils allaient protéger « leurs potes » ! J’enseigne à Sarcelles et il y a des élèves dont la famille est en France depuis une ou plusieurs générations. Ils sont intellectuellement aussi bien fabriqués qu’Harlem Désir. Ils ont besoin qu’on leur donne les mêmes moyens de réussir que les autres, mais pas qu’Harlem Désir les protège !

« Le PS peut encore raccrocher les wagons », écrivez-vous. Un an après l’élection de Hollande, vous y pensez encore ?

S’il ne le fait pas, c’est simple, il va disparaître. C’est vrai, ils n’ont pas pris la bonne direction… Le PS me fait penser à la journaliste Pascale Clark  : « Dur avec les faibles, faible avec les forts. » Ce sont les mêmes valeurs. Il existe des solutions, Emmanuel Todd les a livrées à François Hollande il y a quelques mois : une des techniques, c’est le protectionnisme. Évidemment, au PS, la très grande majorité n’en veut pas ! Mais il ne faut pas se leurrer : tous ceux qui n’en veulent pas sont protégés. Le monde enseignant, et j’en suis, n’en veut pas et c’est le premier électorat du PS.

Si l’essor du Front National — que vous présentez comme un parti foncièrement pervers etbourgeois — ne s’expliquait que par la trahison du PS et l’absence de politiques socialistes radicales, on devrait voir, qui plus est en pleine crise économique, les scores du Front de Gauche, du NPA ou de Lutte ouvrière exploser. Or ce n’est pas le cas. Et on sait la place qu’occupent, dans le discours du FN, l’islam, l’immigration et la délinquance. Quel est votre regard là-dessus ?

Rothé

Le FN, parti du peuple ?
Un partisan du dictateur néo-libéral Pinochet, un héritier millionnaire et une admiratrice de Thatcher.

Il y a un lien entre l’islam, disons radical, et les politiques économiques et sociales. Dans mon enfance la question de l’islam ne se posait pas : l’intégration se faisait par le travail. La radicalité religieuse se développe en période de chômage élevé. Et malgré ça, ma vie professionnelle, celle d’un enseignant de banlieue, me montre que l’intégration — même si elle est difficile et qu’elle pose parfois des problèmes (ça ne sert à rien de le nier) — a lieu. Mohammed Merah a tué des soldats français musulmans ! À Saint-Cyr, un sous lieutenant, Jallal Hami, est mort dans unbahutage. Il serait devenu colonel ou général, et c’est notre chance ! Mieux, notre gloire. Il faut le dire aux gens : la population d’origine immigrée, de deuxième ou troisième génération, est française et restera française. Il n y a pas d’autres options possibles. Ou alors renvoyez-moi en Allemagne, car mes ancêtres y vivaient ! Certaines institutions arrivent à intégrer facilement. L’armée, je l’ai déjà citée. L’Éducation nationale est un autre exemple. Et puis, pour en revenir aux résultats du Front de gauche, le problème est peut-être que Mélenchon est un ancien du PS, et que les gens ne l’oublient pas… À mon sens le Front de Gauche n’est pas assez radical, économiquement. Il devrait parler davantage de protectionnisme. Seul le FN le fait, du coup…

Mélenchon, il y a quelques jours, a parlé de « protectionnisme solidaire »…

J’adhère totalement. C’est un peu tardif, mais il faut en parler beaucoup, beaucoup plus fort ! Je suis favorable à un mécanisme qu’Alain Lipietz a développé il y a déjà 30 ans : un protectionnisme sur lequel les taxes prélevées reviendraient aux pays dont sont originaires les produits à partir du moment où ils développeront leur protection sociale. Ce protectionnisme rééquilibrerait les distorsions concurrentielles liées à l’absence de protection sociale. Tant que ces pays ne mettent pas en place un système social, on garde l’argent pour rééquilibrer les termes de l’échange et on les restitue le jour où ils mettent en œuvre une autre politique sociale. Il faut que Jean-Luc Mélenchon double Marine Le Pen sur ce côté-là ! La finance est notre ennemie, bien sûr, mais la finance est indéniablement une dégénérescence de la mondialisation et du libéralisme. Je ne refuse pas la mondialisation. Elle se fera, dans 10, 15 générations qui sait ? « L’Internationale sera le genre humain ». “Sera”, je le souhaite. Un jour, on dépassera le cadre national, mais aujourd’hui c’est beaucoup trop tôt. Les systèmes les plus efficaces socialement, les systèmes de santé, les systèmes scolaires et universitaires sont mis en œuvre dans les cadres nationaux. Ils n’ont plus aucune chance de résister aux systèmes qui exploitent leur main d’œuvre ! Or ils sont fortement attaqués aujourd’hui : les universités vacillent, le supérieur est de plus en plus cher, les jeunes américains mettent leur famille en faillite pour pouvoir se payer des études… Est-ce que l’on souhaite que ce système se généralise ? Moi, non.

« Je refuse de faire souffrir les plus vulnérables pour une révolution hypothétique. Quoi qu’il arrive, le choix du NPA n’est pas mon choix. » 

Mais Besancenot, par exemple, vous dira à propos du protectionnisme : « On est contre. Ça va juste renforcer le pouvoir des capitalistes et des actionnaires, dresser les travailleurs les uns contre les autres. »
Je ne suis pas du tout d’accord avec le NPA. Il veut pousser le monde à la concurrence exacerbée, jusqu’au libéralisme le plus violent, pour que les travailleurs se soulèvent mondialement. Ça va prendre des années ! Qui plus est, l’histoire nous apprend que ce n’est pas forcément la révolution qui en résulte mais bien souvent la guerre. Je refuse de faire souffrir les plus vulnérables pour une révolution hypothétique. Je ne mets pas en cause les militants du NPA, il y a plein de gens très sympathiques… Mais ils sont pris dans des contradictions que je trouve… bourgeoises !

Cela dit, c’était la stratégie de Marx lorsqu’il se déclarait favorable au libre-échange, tout en sachant que c’était mortifère, pour que tout saute au plus vite.

Rothé

Je pense que la philosophie de Marx est beaucoup plus complexe que le catéchisme du NPA. Les lecteurs du Manifeste du Parti communiste se souviennent peut-être que le libéralisme « donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays » et quelle ne laisse « subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt et les dures exigences du paiement au comptant ». C’est ce dont je me souviens moi. Quoi qu’il arrive, le choix du NPA n’est pas mon choix. Je travaille dans la fonction publique où je suis protégé, je ne vais pas cautionner une politique qui reporte l’effort sur les autres. Compte tenu de mon statut, je trouverais ça déplacé et je m’y refuse totalement.

Vous citez Michéa en exergue de votre ouvrage. Partagez-vous sa volonté de rupture avec le mot « gauche » ? Il aspire à revenir au socialisme originel, celui qui ne se définissait jamais comme de gauche.

Je pense qu’il a raison. La gauche n’a plus rien avoir avec le socialisme. Mais ce que je retiens principalement de son œuvre, c’est son travail autour de la common decency (décence ordinaire) orwellienne. Beaucoup de gens l’ont perdue ! Cahuzac évidemment, mais aussi Hollande, Moscovici et Ayrault. Notre gouvernement a perdu toute décence ordinaire en exigeant du peuple de plus en plus d’efforts pour un gain très, très lointain et totalement hypothétique. Ils ont perdu le sens de la réalité.

[1] Rappelons que le PC a obtenu 21% des suffrages à la présidentielle de 1969 et moins de 2% en 2007, tandis que le FN est passé de moins d’1% en 1974 à presque 18% en 2012.

Source : ragemag.fr

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