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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
13 février 2012

un nouveau Mélenchon ?

 

Face à un nouveau public, un nouveau Mélenchon?

| Par Stéphane Alliès

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Montpellier, de notre envoyé spécial

Quand l’effet de nombre remise les effets de manche. A Montpellier, ce mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon a réussi un nouveau coup de force mobilisateur. Dans le très éloigné Parc des expositions (proche de l’aéroport, à une dizaine de kilomètres de la capitale languedocienne), ils sont plus de 10.000 à s’être déplacés. La veille, à Villeurbanne, ils étaient 8.000. « Depuis le meeting de Nantes, on voit bien qu’on attire un nouveau public », dit Eric Coquerel, lieutenant du candidat du Front de gauche.

Ce jour-là, le 14 janvier dernier, juste après l’émission télévisée « Des paroles et des actes » sur France-2 (où Mélenchon enregistra une audience de plus de trois millions de téléspectateurs), ils furent 6.000 à se retrouver dans un fief socialiste modéré. Comme à Besançon deux semaines plus tard (lire ici notre reportage).

© S.A

En coulisses, on ne cache pas s’inquiéter de devoir viser plus grand, comme à Limoges le 4 avril prochain, où le Zénith n'est pas encore réservé, l’argent commençant à manquer. Des ouvreuses façon « caramels, bonbons et chocolats » Front de gauche, parcourent la salle et proposent d'acheter les livres édités par le Parti de gauche, le service de presse reprend les badges à la fin des meetings pour pouvoir les recycler, une campagne de dons est relancée (« Ils ont des millions, nous sommes des millions »).

A la tribune, Jean-Luc Mélenchon donne aussi l’impression d’économiser sa verve. De plus en plus éloigné du « bruit » et de la « fureur » jusqu'ici revendiqués, il ne fustige plus que Marine Le Pen et quelques médias dix minutes tout au plus. A peine égratigne-t-il légèrement François Hollande. Tout juste se permet-il quelques bons mots, ou quelques références à la révolution de 1789. Sur les rotules, il a prévu de prendre quelques jours de repos d’ici la fin du mois, le candidat du Front de gauche a troqué le costume de démagogue éclairé pour celui de pédagogue se voulant éclairant.

Après avoir prévenu son auditoire qu’il ne ferait désormais « plus deux fois de suite le même discours », il a décidé de faire de ses interventions un quasi-cours de fac, option gauche radicale et université populaire. L’ancien formateur hors-pair de l’aile gauche du PS a réendossé ses habits d'analyste, pour mieux affirmer l’originalité idéologique de son mouvement, face à une concurrence qui serait tout entière rangée du même mauvais côté de la barricade.

A Villeurbanne (voir ici le discours), il a méthodiquement décortiqué la différence entre la loi et le contrat, et pourquoi il fallait être attaché à la prédominance de l’une sur l’un, contrairement aux annonces de François Hollande en matière de négociation sociale.

A Montpellier, il s’est lancé dans un long et parfois fastidieux décryptage des futurs « traité » et « mécanisme » européens, ce dernier étant bientôt soumis au vote de l’Assemblée nationale, le 21 février. S’il s’inscrit dans la veine des ateliers d’éducation populaire lancés lors de la campagne référendaire contre la constitution européenne de 2005 (« Dans électeur, il y a lecteur », avait alors inventé son club Pour une République sociale – PRS), on peut avoir quelques doutes sur l’efficacité de l’exercice, dans le cadre d’une élection présidentielle.

Socialistes, écolos, « primo-votants »

Mais à en croire les attentes de la salle, et en observant les visages attentifs tout au long de l’exposé du tribun se faisant théoricien, la transformation oratoire de Mélenchon semble séduire. Un nouveau public se mêle désormais aux militants acquis à la gauche radicale, moins âgé, moins politisé. « On sait que la base militante d’un gros meeting, c’est autour de 3.000 à 4.000 personnes. Si on fait le double, il faut adapter les discours », explique Eric Coquerel.

La rhétorique de cours d’amphi désormais choisie aspire dès lors à renouveler la dynamique d’une campagne se donnant pour but d’élargir la faille récemment percée dans le mur de l’indifférence médiatique. Cette indifférence que ne cesse de dénoncer avec amertume l’entourage du candidat, mais sur laquelle il surfe aussi, afin de rejouer le scénario du référendum européen de 2005.

Dans le grand hall du Parc d'expo héraultais, qui avait déjà connu de grands meetings du “non”, et où Mélenchon s’était rendu au lendemain de la désignation de Ségolène Royal fin 2006, pour tenter de se joindre à une vaine candidature antilibérale unique, le sentiment de retrouver une dynamique est tangible. Et, au-delà des 3.000 personnes venues en bus spécialement affrétés dans toute la région, ils sont plusieurs centaines à être là en curieux.

Deux heures durant, avant que le meeting ne commence, nous avons arpenté les coursives animées de stands de soutien aux luttes locales (comme la grève des postiers de Balaruc-les-Bains), de théâtre de rue, d’orchestre ambulant et de librairies militantes. A la rencontre de ceux qui n’avaient ni drapeaux, ni badge politico-syndical, ni écharpe rouge. Sur la quarantaine de personnes rencontrées, ils sont 90 % à assister à leur premier meeting. Souvent étudiants, jeunes diplômés ou fonctionnaires, plus rarement issus de la diversité ou du secteur privé. Beaucoup refusent de se faire prendre en photo, mais aucun ne se cache ni ne fait la fine bouche sur sa présence. Beaucoup disent « ne pas être d'accord avec tout ce que dit Mélenchon ». Tous se disent de sensibilité de gauche, veulent voir « s'il se passe vraiment quelque chose », mais affirment ne pas encore avoir fait leur choix.

© S.A



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