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Front de gauche de Lizy et du Pays de l'Ourq 77
15 avril 2012

Paris-Marseille, mais ce n'est pas du foot

 

Au meeting de Mélenchon à Marseille,

          la tentation du vote utile

 | PAR STÉPHANE ALLIÈS ET LOUISE FESSARD

Jean-Luc Mélenchon parviendra-t-il à vaincre le vote utile ? Dans l’entourage du candidat du Front de gauche, la crainte est encore présente de voir le score promis par les sondages (entre 13 et 15 %) s’effriter le 22 avril dans les urnes, sous l’effet d’un “choix de raison” vers François Hollande. Alors que Mélenchon a, ce samedi, une nouvelle fois réussi sa troisième démonstration de force en plein air, réunissant 120.000 personnes, selon les organisateurs, sur les plages du Prado à Marseille, la dernière semaine de campagne va être décisive pour le Front de gauche. « Il ne faudrait pas que notre super campagne soit dévaluée par l’effet pervers des sondages », confie un proche de Mélenchon, qui craint un « résultat qui serait perçu comme moins bon, alors qu’il serait excellent si nous passons devant Le Pen ».

« On va se battre, taper aux portes et achever de convaincre », assure Jean-Luc Mélenchon, lors d’un déjeuner avec la presse, vendredi à l’Usine, le QG de campagne du Front de gauche. Lui dit ne pas chercher à cibler en priorité les socialistes. « La campagne médiatique de Hollande est très cohérente, sa tactique lui réussit, mais elle nous réussit à nous aussi. Car les électeurs socialistes sont des gens de gauche. Quant aux cadres de l’appareil nomenclaturisque, ils en crèvent de jalousie de ce que je suis en train de faire !» Mais l’objectif pour confirmer dans l’isoloir la promesse de succès, c’est « en premier lieu les désorientés et les désemparés, qui ne se retrouvent pas dans une campagne émolliente de la part des deux principaux candidats, espérant ramasser un vote par défaut ».

 

A Marseille, meeting de Mélenchon du 14 avril 2012
A Marseille, meeting de Mélenchon du 14 avril 2012© Reuters


A Marseille, vers 14 heures samedi, une marée de drapeaux rouges commence à débarquer sur les pelouses des plages du Prado. Le David du Prado est lui aussi rhabillé aux couleurs du Parti communiste. Alors que l’équipe de Mélenchon avait arraché de haute lutte les plages au maire UMP de Marseille, en le menaçant, en cas de refus, de bloquer les axes alentour, l’avenue du Prado, qui mène à la mer, est de fait envahie par les militants du PCF et ceux, moins visibles, du Parti de gauche sortant des cars venus de Provence-Alpes-Côtes d’Azur, Rhône-Alpes et du Languedoc-Roussillon.
© LF

 

Contrairement à ses trois précédentes apparitions en plein air (places Stalingrad et Bastille à Paris, Capitole à Toulouse), Jean-Luc Mélenchon a parlé comme dans ses meetings «classiques», durant une heure vingt. Soit trois fois plus, et dans un style moins solennel. C’est vers la mer qu’à 16 heures, le héraut du Front de gauche se tourne pour commencer son discours, se faisant lyrique pour évoquer « ceux qui sont venus de la mer » et « le murmure de l’histoire longue » qui font de Marseille « la plus française des villes de la République »« Notre chance, c’est le métissage, lance le natif de Tanger, sous les youyous d’une partie du public. Et depuis 2600 ans nous sommes du parti de ceux qui se disent contents d’être mélangés»

Après avoir salué « Arabes et Berbères » par qui sont venus en Europe « la science, les mathématiques, la médecine et le savoir protégé par eux pendant tout le temps où l’obscurantisme jetait à terre l’esprit humain », l’eurodéputé s’est adressé à l’autre bord de la Méditerranée aux « révolutions qui ont commencé » et dont« nous devons prendre notre part », proposant un moratoire sur la dette en Tunisie. Et de moquer « ces gens qui se figurent qu’au bled on fait des réunions de droit social comparé ». Une façon d'affirmer davantage encore son opposition frontale au Front national, dans une région bastion du parti de Marine Le Pen.

 Parmi le nombreux public, Mediapart est allé à la rencontre de ceux qui appartiennent à la famille socialiste et de ceux que Mélenchon a amené ou ramené vers le chemin du vote, les «désemparés» qu'il entend mobiliser pour faire la différence et confirmer sa place de troisième homme que lui prête les enquêtes d'opinion. A la rencontre de ces deux catégories qui représentent aujourd'hui, à une semaine du premier tour, les marges de progression électorales encore possible du Front de gauche.

 
Echange de bons procédés
Les Fralib, venus nombreux.
Les Fralib, venus nombreux.© LF

Parmi les participants rencontrés, nombreux sont les électeurs socialistes qui, enthousiasmés par la campagne de Mélenchon, comptent tout de même « voter utile ». Jacqueline, 75 ans, est venue de la Pointe rouge, à l’extrémité sud de Marseille, intriguée par le “phénomène” Mélenchon. Cette ancienne enseignante attend un groupe d’amis qui, tout électeurs socialistes convaincus qu’ils soient, voient d’un très bon œil ce qu’elle appelle « la résurgence du PCF »« On en avait besoin, à tous les niveaux, au local comme pour l’Europe, et ça permet un vrai débat à gauche », apprécie-t-elle. Mais pas question pour autant de voter Mélenchon :« Il faut quand même grouper les forces vu la situation. »

Un peu plus loin, Antoinette, 74 ans, et André, 75 ans, l’une ancienne infirmière, l’autre ancien enseignant, votent également Hollande, mais apprécient le « coup de barre à gauche »qu’apporte le candidat du Front de gauche. « Hollande est un peu trop timoré, estime André. Bien sûr, il y a beaucoup d’utopie dans le programme de Mélenchon, comme le Smic à 1 700 euros, mais il faut jeter le bouchon un peu loin pour obtenir quelque chose. Il y a des petites entreprises qui ne pourront jamais, mais les grosses, qui ont les moyens, il faut les obliger à augmenter les salaires. »

Leur présence au meeting est, d’une certaine façon, un échange de bons procédés. « Nous comptons aussi sur Mélenchon pour apporter son soutien (au second tour, ndlr) », sourit Antoinette. Dans cette famille d’immigrés italiens, le vote PS est « une tradition ». Alors leur fille, Anne-Marie, 49 ans, infirmière dans le public à Aubagne, n’y dérogera pas. Sans grand enthousiasme.« Mon cœur est plutôt Mélenchon mais depuis l’épisode de 2002 où j’avais voté Arlette Laguiller, certaine que Jospin passerait, je suis vote utile. »

© LF
Parmi ces électeurs de gauche “modérée” tentés par Mélenchon, on croise aussi un travailleur social marseillais, qui souhaite rester anonyme. « Je pense que je vais voter Hollande au premier tour, pour pas refaire la bêtise de 2002, mais j’aimerais bien que Mélenchon soit au gouvernement, ou même premier ministre, dit-il. Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que je me questionne sur le fonctionnement de la vie démocratique en France. En tant que travailleur social, on met en avant la capacité du public à être acteur et je retrouve vraiment ça chez Mélenchon, cette volonté de remettre le peuple en situation de prendre des décisions dans un pays où on a laissé une petite caste politique et la finance tout diriger. Son programme est complètement utopiste mais sur la place du peuple, il y a des choses à creuser. »

 

Virginie, étudiante en histoire de 22 ans, a basculé Mélenchon après avoir longtemps oscillé. Elle qui a été encartée MJS, puis PS, voudrait « aussi montrer aux grands partis qu’il y a une autre demande, que les gens veulent sortir du bipartisme et mettre la barre à gauche ». Son petit ami, Enzo, 22 ans, hésite toujours,« déçu du détournement vers la droite du PS ».

Il a également assisté au meeting marseillais de François Hollande, dont il a apprécié le discours sur les cités, refusant « de stigmatiser les habitants », et l’équipe de campagne « vraiment compétente, notamment sur les questions d’éducation ». Seul hic qui le fait encore hésiter, « les relations de Hollande avec les milieux économiques. Je ne voudrais pas qu’en cette période de crise budgétaire il nous refasse le coup de Mitterrand qui avait tout privatisé ».

 
ls votent pour la première fois
A Marseille, meeting de Mélenchon du 14 avril 2012
A Marseille, meeting de Mélenchon du 14 avril 2012© Reuters

Mehdi, 32 ans, électeur marseillais hésitant, plutôt « PS voire centre, à la base », se dit surtout intéressé par « la moralisation de l’économie »« La VIe République, c’est bidon, estime ce manutentionnaire intérimaire. J’espère que le vote Mélenchon modifiera l’économie, même si je sais que tout ça se joue au niveau international. Mais je ne suis pas pour tout balancer, le système économique a juste dérivé. »

A contrairo, Yacime, 25 ans, allongé dans le gazon, la tête sur sa planche à roulettes, est un convaincu. « C’était soit lui, soit Poutou, mais Poutou n’a aucun impact », tranche-t-il. Si au niveau économique et social, tout ne convainc pas l’étudiant en droit, il est très enthousiaste sur la VIe République. « Notre Constitution créée par de Gaulle avec un exécutif fort est un peu obsolète à l’heure actuelle, dit-il. Et ça ne date pas du dernier quinquennat, même sous Mitterrand, ce n’était pas assez représentatif et participatif. » Il a par contre des inquiétudes sur l’avenir du Front de gauche : « Ont-ils une stratégie ? Est-ce que tout ça c’est pour préparer 2017 ? Vont-ils durer ? »

En cas de duel Sarkozy-Hollande au second tour, il s’abstiendra.« Pour moi, c’est la même chose : Hollande fera passer la pilule plus facilement mais, dans les deux cas, le résultat sera le même. »

Beaucoup de jeunes, souvent à peine sortis du lycée et qui votent pour la première fois, semblent faire leur éducation politique via Mélenchon, totalement emballés par la dynamique des meetings. Ils voient en lui le candidat qui va « changer les choses », sans parfois savoir bien préciser. Andy, 20 ans, est de ceux-là. L’étudiant en biologie à Toulouse, venu rendre visite à sa petite amie marseillaise, avait déjà assisté au meeting du Capitole, entraîné par ses colocataires. « Ils m’ont lancé dans la politique, c’est la première fois que je m’y intéresse, se marre-t-il. Il y a un vent de révolution, à Toulouse c’était impressionnant les 70.000 personnes. Moi, je suis là pour que la France ne change pas juste de président mais aussi de système. » Son amie, Julie, 19 ans, étudiante en mathématiques, est venue voir ce que proposait Mélenchon, a priori son favori, et surtout « le monde », parce que « les sondages, ça ne représente pas grand-chose ».

Arthur, 19 ans, étudiant en réseaux de télécommunication, fait lui aussi son premier meeting. « Je voulais le voir en vrai, dit-il. Je ne m’y connais pas beaucoup en politique mais ce qui me plaît chez lui, c’est le partage des richesses. » Son copain, Thomas, 19 ans, en fac d’histoire à Montpellier a lui basculé « à cause du débat à la télé contre Marine le Pen », comme plusieurs autres jeunes rencontrés. 

A côté, une jeune fille de 19 ans rappelle à ses parents que c’est elle, la première, qui leur a parlé de Mélenchon. Saida, 50 ans, assistante de direction, et Robert, 55 ans, chauffeur à la RTM (Réseau des transports marseillais) opinent. « On avait voté Ségolène Royal la dernière fois, explique Robert. Mais là nous nous retrouvons complètement dans son discours. Je retrouve Georges Marchais (secrétaire général du Parti communiste français de 1972 à 1994 qui fit 15 % à l’élection présidentielle de 1981, ndlr) ! Moi je veux un vrai changement, je ne veux plus de tout ce qui est au pouvoir. »

 

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                         A force de multiplier ses meetings à 120 000 participants en moyenne, notre Mélenchon, outil parfait pour la campagne, accumule les regards et stigmatise les attentistes, ceux qui n'y croyaient plus, qui croyaient que le gauche n'était que celle dite "caviar". 
                         Et là non! On fait des propositions, on s'érige comme rempart contre l'austérité à venir, car elle arrive, elle. Avec la BCE, plus de magouillages, car arrivé à ce moment après tous ces milliards d'Euros envolés, l'heure des comptes va sonner.
                         L'Europe des Peuples, elle, attend et guette.
                         Alors les Français, comme d'habitude vont refuser de se faire tondre?
                         Les Grecs vont voter, les Allemands vont voter et la Merkel qui a disparu si soudainement commence à se faire des cheveux. Et si elle se faisait jeter elle aussi?
                        Aujourd'hui, ça y est, la preuve est ainsi faite que les boniments de l'extrème droite ont fait long feu. Le Peuple de france n'aime pas qu'on lui raconte des sornettes. Prendre les gens pour des imbéciles ne peut faire recette longtemps.
                        Toutes ces "extrême droite" Européennes qui regardent, passives, les arrangements fantasmagoriques de la BCE sans jamais lever un sourcil font la preuve de leur inefficacité.
                        Camarade Mélenchon, tous les tenants du Front de gauche te remercient pour le boulot accompli.
                        Mais ce n'est pas fini encore une semaine de campagne, des centaines d'Assemblées Citoyennes vont encore se tenir un peu partout pour expliquer et décortiquer "l'Humain d'abord", ce programme qui fait si peur à ceux qui nous ont amener là ou on est c'est à dire dans un puits sans fonds, tant qu'ils seront là.

 
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